Encore écrire ! Sujets : Halloween - Noël

Mouais ... je dirais qu'il faut déjà de l'imagination au départ et quand même savoir un peu construire son histoire ...

Et puis si c'était si facile que ça, on en aurait bien 20 de plus des contes de Noël .... hmmm ... mea culpa !

sunny a écrit:

Mouais ... je dirais qu'il faut déjà de l'imagination au départ et quand même savoir un peu construire son histoire ...

Et puis si c'était si facile que ça, on en aurait bien 20 de plus des contes de Noël .... hmmm ... mea culpa !

Eh bien, Sun, nous tombons à pic. Oui, un conte de noël, c'est difficile à écrire, parce que le déjà vu est à proscrire. Donc, ce n'est pas si facile que ça.

Et ensuite, pour ce qui est de l'imagination et du style, ça, c'est et inné et acquis, on en fait pas la part des influences diverses et variées qu'on a eues du "boulot littéraire" qu'on effectue.

Mais un joli conte de noël, ça vous rend tout gaga... j'vous jure !

Alors, je rapelle que ce sujet est clos depuis le 31 décembre 2005. Et que le comité va se réunir pour décerner les prix. il va pas avoir beaucoup de boulot, y'a que 3 textes!

Ou on se contacte par mail.

Voilà j'ai enfin lu les contes de Nowel (bin voui je n'ai pas eu beaucoup le temps ces deux dernières semaines, shame on miiii ) et je confirme ce que disent les gens : c'est magnifique ^^ ! Popo

Peuple citadellien, brillants posteurs de textes intéressants, bonjour. Je sais que j'ai carrément râté le terme limite pour ce sujet, mais je pouvais pas m'empêcher de faire quelque chose. C'est pas vraiment fini, c'est pas super intéressant (comme d'hab), mais la suite devrait pas tarder. Comme j'ai déjà pas mal avancé, et c'est plutôt consistant, je vais poster mon texte en plusieurs bouts.

Merci d'avance de votre indulgence !

édité, pour la ponctuation des dialogues.

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A peine le temps de chopper mon sac de sport, avec mon costume, un duvet, une brosse à dents dedans, et je descends l’escalier de la maison. Tel une tornade de tempête. Qui se dirige vers ce qui s’annonce comme la fiesta la plus mémorable depuis longtemps. Le tourbillon venteux saute les marches deux à deux, secoue les cadres de photos sur les murs, dans un vacarme assourdissant. Il s’engouffre dans le hall d’entrée, quand une exclamation le cloue sur place.
" Oh ! Doucement, là…"
Comme quoi, rien ne peut arrêter une tornade de tempête, sauf peut-être l’aplomb d’une mère.
" …sinon j’enlève la réparation de l’escalier de ton héritage. Tu es sage, ce soir, hein ? Et tu bois pas trop d’alcool ! Et doucement sur les cacahuètes, ou tu vas encore avoir mal au … "
Je m’apprête à mettre le mode [réponse affirmative du gentil garçon de service aux ordres maternels] en marche, quand un -bip- nous interrompt. Je sors mon portable de ma poche. C’est un texto de Nath.
« tu va embalé a kou sur ce soar ! soi for »

Ma mère me dévisage, lance un laconique « allez, file, on doit t’attendre », et rentre dans la cuisine. Pour une fois, l’odeur d’épinards qui arrive jusqu’à mes narines me semblerait presque agréable : c’est ce que je me dis alors que je rentre dans le garage et que je mets mes baskets, machinalement. Comme de par hasard, un soir où je mange pas chez moi.
Je m’apprête à attraper le loquet de la porte, quand celui-ci se baisse, pour me laisser face à mon père.
" Tiens fiston, j’te cherchais ! I’m faut deux bras costaux pour ramasser les feuilles dans l’jardin.
- Ah ça tombe mal, ‘Pa, chuis pas très costaud. C’est lourd, les feuilles. Pis j’allais bouger, là. Pis y fait déjà nuit, pas très pratique la chasse à la feuille avec une lampe torche.
- Ah ah (rire bourru.) ! Tiens, t’es un homme, maintenant. Chui allé chercher ça à Stock. C’est pour toi, va. "
Joignant le geste à la parole, mon père me tend un sac plastique blanc, dans lequel on devine un truc ressemblant vachement à une bouteille de Whisky. Je prends le sac, l’air tout surpris. Mon père semble soudain gêné, et file vers l’intérieur de la maison, en maugréant « les épinards, ça attend pas. Pass’une bonne soirée, va.» La porte du hall se referme, me laissant seul dans le garage, avec mes baskets et mon sac plastique. Euuuuh, bonne soirée aussi ? Je crois que c’est à peu près normal de pas trop comprendre ses parents (vu que eux non plus, ils te comprennent pas, même si ils font semblant), mais sur ce coup-là… va savoir quelle mouche a piqué mon père. J’en oublierais presque où je devais aller. Ah oui. Méga-teuf chez Greg, juste un peu d’alcool (le strict nécessaire), déguisement obligatoire, venez sans votre chien. Voilà. Je vais prendre un peu l’air, ça va me faire du bien.
J’ouvre la porte du garage, direction Halloween Party chez Greg. C’est sympa, le lotissement est recouvert par une douce obscurité, avec la pleine lune, les réverbères… Une nuit de pleine lune le soir d’halloween… Je me dirige vers le village, tout en laissant vagabonder mes pensées. Et si après tout, c’était vrai ? Et si, le 31 octobre, la nuit se peuplait de créatures étranges, qui comme tout le monde aiment les petits enfants, mais qui au contraire de tout le monde les apprécient surtout pour leurs qualités gustatives ? Si les légendes de monstres se nourrissant de la peur des gens avaient un fondement ? Peut-être que, quelque part dans notre monde, vit (ou mort-vit) quelque chose, qui a échappé à la science. Et peut-être que ce quelque chose hante les couloirs d’une pyramide, rôde dans un temple inca, ou se trouve dans un buisson, juste là. Brrrrr, fait le buisson, en se secouant un instant. Puis, plus rien. Euuuuh… Ca fait ça un buisson normalement ? Je regarde autour de moi ; les arbres, les branches, les buis, les réverbères, tout se complait dans une parfaite immobilité. Pas une once de vent, pas un souffle. Bizarre. Il me semble que j’ai… brrrrrrr, refait le buisson. Puis plus rien. Mmmmmh. Ca doit être Preston, le chat de la voisine. Un jour, je me le cuisinerai à la sauce au vin, ce con de chat. Sauf que… Sauf que j’oubliais que ça ne pouvait pas être lui, vu qu’il est chez le vétérinaire. La voisine, la mère Michel, saoulait la boulangère avec ça tout à l’heure, quand je suis allé chercher le pain. Il a la myxomatose, ou un truc comme ça. Ca doit être euuuuh un autre chat. La nuit, tous les chats sont gris, et se planquent dans les buissons, c’est bien connu. Et non, je n’ai pas peur. Je suis pas de ces types qui regardent des films d’horreur avec les mains devant les yeux. Enfin sauf si le film fait vraiment très très peur. Comme le dernier Harry Potter. Ces idées aussi d’accompagner des filles voir ça, pour emballer, et pis t’emballes même pas, et pis… Brrrrr fait le buisson. Non mais je… ! J’ai dix-sept ans, et je suis armé d’une bouteille de whisky. C’est pas un buisson à la con qui va me faire peur ! Je marche vers lui d’un pas décidé. Quand soudain, quatre infâmes créatures sautent du buisson et se jettent sur moi, en hurlant « wouaaaaaaaaaaaaaaaa. » Sous un vilain chapeau de sorcière, je reconnais Johanna, cinq ans, la fille d’une autre voisine. Les autres énergumènes, un zorro miniature, un fantôme nain et un cow-boy (?) de petite taille ne me rappellent rien.
" Des bonbons, des bonbons, des bonbons !
- Oh du calme ! "
Les enfants se regroupent devant moi.
" On t’a fait peur, hein, dit le Cow Boy tout fier.
- Même pas. C’est moi qui allais vous faire peur !
- T’es marrant monsieur ! s’exclame le zorro un peu enrobé.
- Allez, fait Johanna, file-nous des bonbons !
- Mais j’en ai pas, de bonbons… (oooooooh de désolation des petits) Quoi que, attendez…"
Je fouille la petite poche de mon sac de sport, et j’en sors deux paquets de chewing-gums à la menthe, pour l’haleine. L’attribut indispensable du parfait dragueur, enfin d’un parfait dragueur qui n’a pas eu la moindre histoire depuis plus d’un an. Je dépose les paquets dans le sac que quatre petites mains me tendent.
" Tenez. Mon record, c’est de cinq chewing-gums en même temps dans la bouche, sans pleurer. Sans verser une larme, hein !
- Merci monsieuuuur ! " s’exclame le zorro qui doit être en fait le petit frère de Johanna, mais je suis pas sûr.
Et sans demander leur reste, les quatre petits démons se dirigent vers une innocente chaumière, en criant ou chantant, je sais pas trop. Je reprends ma route vers le village. Je repense au texto de Nath. Ca fait un peu bizarre qu’elle m’envoie ça. On est bons potes depuis la rentrée, on délire bien ensemble. Mais on parle pas trop de sujets sérieux, enfin moi surtout. Elle, c’est le genre de filles capables de t’écrire des mots dans ton agenda pour te gonfler le moral, style t’es un mec sympa, c’est pas normal que tu trouves pas de filles, tout ça. Et la seconde qui suit, elle te parle de son copain, comme quoi c’est un type trop bien, en plus il a une voiture, tout ça, et elle se verrait pas sortir avec un mec sans voiture, tout ça… Au début, ça fait bizarre, après on s’habitue. C’est dommage qu’elle puisse pas venir ce soir, mais elle est avec son copain, justement. C’est soirée tuning, ouai ! Passer sa soirée dans un garage, avec des tarés qui dépensent des tonnes de fric pour relooker une fiat punto. Je fais le type aigri ? Pas du tout, j’aime pas les fiat, c’est tout.
Je sors du lotissement, et je passe devant la salle des fêtes. Toujours les mêmes crevards qui squattent devant, sur leurs mobylettes qu’ils passent le temps à démonter et remonter. Y en a un dont la tête me dit quelque chose, il doit être au lycée. Dire que j’aurai pu être comme ça. Arf, avec un peu de chance, il évoluera. De la mob à la Punto, il n’y a qu’un pas… Allez vieux, je boirai un coup à ta santé, va. En parlant de coup à boire, je me demande ce que mon père m’a pris comme marque de Whisky. J’ouvre le sac pour regarder la bouteille… mais ? C’est quoi le truc au fond ? Des…
Des préservatifs ?

Joli pas mal du tout et ca me rapelle certaines soirée d'y a quelques années... ou j'étais encore jeune...La suite vite

Clin d'oeil Mr. Clive ...
C'est quand même malheureux qu'il faille toujours te donner un ptit coup de pied au derrière toi, pour que tu nous postes tes trucs !!! Vite la suite ... c'est super !

Loeayn, c'est le texte dont je t'avais dit que je le trouvais "vachement bien" et où tu m'avais répondu sans l'avoir lu, que le ptit, il était "vachement doué" (bon on avait dit pire, mais je vais ménager la timidité naturelle de Clive, là ... déjà, que je vais sûrement me prendre un savon-maison comme ça).... alors ? qu'en penses-tu ???

sunny, le graaand soleil dont la lumière fait resplendir toute chose a émis un jugement que nous devons tenir comme vrai... Elle a écrit:

Loeayn, c'est le texte dont je t'avais dit que je le trouvais "vachement bien" et où tu m'avais répondu sans l'avoir lu, que le ptit, il était "vachement doué" (bon on avait dit pire, mais je vais ménager la timidité naturelle de Clive, là ... déjà, que je vais sûrement me prendre un savon-maison comme ça).... alors ? qu'en penses-tu ???

Sunny, je suis bien embarassé pour te répondre, tu as dévoilé nos cachotteries concernant l'écriture de notre Clivounet préféré... (d'ailleurs, bordel, quel talent il a, ce garçon !) Donc, Sun, j'te cause plus, na ! (je stoppe ici le message inutile)

Clive, ta timidité m'étonne. A chaque fois que tu te gratifies d'un style pauvre, il est en réalité incroyablement précis. A chaque fois que tu t'affubles d'un caractère familier, il est concret. Tu tombes dans le juste, et tes histoires (j'ai bien dit histoires et pas tigres-boudins) ont la sensibilité délicate... elles appellent des souvenirs, toujours au coeur d'une réalité tangible. Que dire de plus, sinon que j'aime?

Si, je sais. Une chose m'a chiffonné. La ponctuation des dialogues, mais c'est tellement peu important... C'est " pour ouvrir et fermer le dialogue, et - pour chaque réplique.
"Coucou !
-Ouh, un oeuf qui parle!!!
-T'as vu ta tronche, coquetier de mes deux?!?"

Je crois que c'est tout. Si j'ai une autre réclamation, je te maile.

PS : je veux aussi la suite, et ça ne t'empêchera pas d'avoir une récompense débile made in Citadelle?

Sans plus attendre, j'enchaîne sur la suite. Le reste est encore à écrire !

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Pour la deuxième fois de la soirée, je me sens soudain très seul. En réussissant cet exploit technique de se retrouver sur le cul, tout en restant debout. Merci Père. Quand je devrai parler de sexualité avec mon fils (si un jour j’ai un fils), je ferai tout le contraire de toi. Je me mors presque la lèvre, tellement j’enrage intérieurement. C’est le genre de trucs que… que je trouve blessant ! C’est me mettre un poids sur les épaules, un poids dont je veux pas. C’est pas assez compliqué de rencontrer une fille qui me plait ? De lui parler, de trouver les trucs à lui dire ? Et de lui annoncer un beau jour, si possible un jour ensoleillé, sur un banc près d’un fleuve, au printemps mais plutôt vers la fin pour qu’il fasse un peu chaud, que tu es amoureux d’elle ? Bah nan, il faut qu’en plus de ça ton paternel te planque des préservatifs dans des sacs avec une bouteille d’alcool pour faire passer le tout. Remarque, j’ai de la chance, il aurait pu me mettre le manuel avec. Pour que la honte soit totale. J’ai à peine embrassé deux trois filles, dans ma vie, et leurs lèvres avaient un goût de citron. Ces capotes j’en fais quoi ? Je les mets au congel, et je les ressors dans deux, trois, cinq ans ? Jamais ?
Je plonge ma main dans le sac, et j’en ressors un petit bout de plastique argenté. Je le fixe, regarde des deux côtés. Je distingue le fameux sigle NF, malgré l’obscurité. Et j’entends soudains des rires venir de ma gauche. Les types sous le porche de la salle des fêtes me dévisagent, avec un sourire jusqu’aux oreilles. Je vois même le gars du lycée me faire un clin d’œil et me tendre un pouce narguant. Je sens mes joues rougir, j’ai l’air trop ridicule. Je prends les autres préservatifs, je balance le tout d’un geste violent dans la poubelle la plus proche. Puis je trace. La maison de Greg n’est pas trop loin. J’y suis vite. J’ouvre le portail, dont les grincements tranchent les boum-boums réguliers d’une musique un poil trop forte. En même temps, écouter les Butthole Surfers doucement, ça sert un peu à rien. Je traverse le jardin, je passe devant le garage (enfin le truc immense qui doit servir de garage), je me retrouve devant la porte, je frappe à la porte. J’admire au passage les toiles d’araignée et la petite déco halloween posée dessus. Greg, enfin plutôt un type en costard style entretien avec un vampire, le visage couvert de maquillage blanc et une épée plantée dans le crâne, et qui ressemble à Greg, m’ouvre élégamment.
" Salut ! Sympa la musique !
- Ouais, c’est la B.O. de Mission Impossible. Pour la suite, je compte sur tes fameux goûts musicaux.
- Pas de problème, dis-je en rentrant. Je peux me changer où ?
- Monte dans ma chambre. Tu verras, y a le matelas par terre pour ce soir.
- Ok ! "
Je tends la bouteille de whisky paternelle à Greg, qui la prend délicatement, puis je traverse le salon, customisé pour la soirée (toiles d’araignées, citrouilles aux bougies), et je monte l’escalier. Ce type a une baraque de riches, mais je m’y fais jamais à chaque fois que je viens. Je pose mon sac de sport dans la chambre, sur le matelas qui m’est réservé. J’en extirpe une blouse blanche, une perruque de cheveux bouclés, noirs et graisseux à souhait (Marylin Manson’s touch), des formidables gants mapa roses, et une tronçonneuse en plastique (Titine, pour les intimes). L’avatar de Vincent, fameux personnage de Final Fantasy VII, peut enfin sévir. Je redescends dans le salon, gants dans la poche, Titine à la main. Greg éclate de rire en m’apercevant. Je vois un de ses potes à côté de lui, un certain Bruno, je crois, qui a dû arriver entre-temps. Un type en Economie et Social, mais bien, hein. Il me serre la main virilement, puis se jette sur le plateau de cacahuètes, fruits secs et crudités qui tentait de se faire oublier sur la table basse du salon. Moi, je m’assois devant le PC disposé dans le fond de la pièce, et je me lance dans l’exploration de la musique de Greg.
" Ben alors Bruno, t’es pas déguisé ? demande Greg.
- Si si, j’ai amené un drap blanc. Pour faire un fantôme. J’avais pas vraiment d’idée, et si c’était pour louer un truc à 100 euros et qu’on me vomisse dessus…
- … Ou que toi tu te vomisses dessus ! Un simple drap, avec deux trous pour les yeux ?
- Ouai, ouai (un ouai ouai pas très clair, c’est dur d’articuler en ingurgitant des pistaches).
- Comme ça t’auras peut-être une chance de draguer ! "
Bruno rit jaune, puis se console à l’aide d’une poignée de cacahuètes. Faut pas tendre des perches à Greg, parce qu’il se fera un malin plaisir à les prendre. Et à les renvoyer, dans les gencives si possible. Greg vient me voir. Je lui dis :
" Punaise, t’as l’intégrale d’Abba ! C’est collector, ça !
- Ouai, c’est pour mes vieux. J’préfère encore qu’ils écoutent ça à du classique.
- Bon pour le début de soirée, je te mets des trucs plutôt dansants, mais accessibles, Un peu de Fat Boy Slim, pour la forme. Du Chemical, classique. Après, les choses sérieuses. Tu vois ? C’est 20 h 15. Regarde la durée de la play-list. Là, je mets Thriller, de Michael Jackson. Ca tombera pile à minuit. Excellent, non ?
- Oh yeah !
- Puis j’enchaîne par tout un tas de trucs super bien. Ensuite… T’as branché ta télé comme je t’avais dit ?
- Comme tu m’avais dit…(toc toc toc, fait la porte d’entrée) Bouge pas, ça doit être Delphine, Steph et Léonie. J’vais leur ouvrir.
- Alors en vidéos, je te mets Monthy Python Sacré Graal, The Big Lebowsky, et… "
Et paie ton vent, l’histoire d’un mec qui parle à son pote qui l’ignore royalement. Ca poutre. Bon, je me lève, mon gosier réclame un doux brevage pour l’adoucir. Et accessoirement, faut dire bonjour aux filles qui viennent de débarquer. C’est pas qu’elles sont dans ma classe, mais presque. Je fais la bise à Stephanie, déguisée en charmante sorcière au chapeau noir. Puis à Delphine, déguisée en charmante sorcière au chapeau anthracite (nan, c’est pas pareil). Ca m’a toujours fait halluciner. Chaque fois que je les vois au lycée, elles portent exactement le même style de fringues - à croire qu’elles sont jumelles - et je trouve ça trop ridicule. Chui sûr que l’une d’elle, ou pire, les deux, n’a aucune personnalité. Pourquoi auraient-elles changé ce soir après tout ? Pis Léonie, trois bises, pas deux hein, parce qu’elle vient de je-sais-plus-où. Léonie, c’est la gothique de service, fringuée en robes noir, maquillage et semelles compensées. Mais attention, sur des milliers de filles, ça fait ridicule, mais sur elle, c’est classe. Mais faut croire que j’avais rien vu. Ce soir, elle porte un bustier noir avec plein de motifs bleu foncé, et une longue jupe noire aussi, avec des plis, surmonté d’une sorte de grillage de tissu. Pis des longs gants noirs en velours, qui lui arrivent jusque au coude. Enfin je sais pas trop comment expliquer, mais c’est bien. Si on ajoute à ça une coiffure travaillée, avec un chignon tenu par des baguettes, et un maquillage blanc, contour des yeux noirs… Elle ferait quelques kilos de moins, chui sûr qu’elle aurait son fan club au lycée. Au lieu de ça, elle s’en prend plein la tête certains jours, à croire que gothique et bien portante, ça fait trop de tares chez une seule fille. Sûrement à cause d’une bande de connards trafiqueurs de mobylettes. Bon, corvée effectuée, je devais faire quoi moi ? Ah oui, alcool. Je me dirige d’un pas décidé, mais guilleret, vers le bar américain de la cuisine, quand j’entends un « nooon, tu l’as fait ? » Je me retourne pour voir Léonie avec un grand sourire, où l’on distingue deux canines supérieures vachement plus pointues que la normale. « Et tu paies combien pour que le dentiste il te fasse ça ? Et c’est à vie ou tu peux rechanger ? Wouaaa ! » Ouh là, avant que la discussion ne vire à du Ca se discute, je cours m’engouffrer dans la cuisine. Je saute sur un des verres disposés sur une table, à côté de grands plats de pizzas et de quiches prédécoupées, et j’attrape la première bouteille qui me vient sous la main. Un peu d’alcool de litchis, un peu de jus de mangue, quelques glaçons extirpés au frigo américain (voui américain, je suis chez Greg, je rappelle ça pour ceux qui suivent pas), et c’est parti pour le premier cul-sec de la soirée. Euh ça sert à quoi les glaçons si tu bois cul-sec ? Ben, je crois que ça sert surtout à se resservir dans la foulée… En bruit de fond, j’entends la musique électronique marteler un rythme lourd, et une voix déformée qui répète inlassablement : it doesn’t matter, it doesn’t matter.
La porte de la cuisine s’ouvre sur Greg.
" Bah alors, tu commences déjà à faire ton asocial ? Y’m’faudrait un bol de glaçons, steup. "
Je prends un bol dans un élément de la cuisine, et je l’amène au saint frigo américain, cet appareil technologique bénit. Le miracle de l’eau changée en glaçons se produit encore.
" Tu sais, elle est pas mal la ptite Léonie. Son costume de vampire, avec les dents et tout, je trouve ça vraiment extra.
- Oui, dis-je, l’esprit perdu dans les méandres de la mécanique électronique des appareils électroménagers (on est en bac S ou on l’est pas). Avec ton costume à la Lestat, vous feriez un beau couple.
- Ou alors avec toi ! (je tends le bol de glaçons à Greg, en faisant la tête du type à qui on annonce que les poules ONT des dents, c’est désormais officiel) J’ai entendu plus ou moins des trucs se dire, dans la classe. Pis faut dire que des fois, elle te regarde bizarrement. Faudrait que tu mattes autre choses que tes pieds, certains jours, toi ! "
C’est vrai que j’avais pas du tout pensé à elle. On se parle un peu, mais c’est tout. Je pensais intéresser aucune fille dans la classe. C’est vrai qu’elle ne me déplaît pas, mais… je sais pas, je suis pas convaincu. Mon intuition me dit que quelque chose cloche avec elle, et mon intuition ne me trompe jamais. Quand je sens que je vais me vautrer à une interro de maths, je me vautre à cette interro de maths.
" Oh tu sais, les trucs qui se racontent en classe ! Moi j’y crois pas trop. Puis je vois pas trop ce qu’elle ferait avec un type comme moi.
- T’inquiète, j’ai mené ma petite enquête. Je devrais recevoir une preuve, ce soir même. Maintenant, je te dis ça, mais c’est à toi de voir. "
Sur ce, Greg s’approche de la porte, qu’il ferme en me faisant une révérence, et en me disant :
" Si tu conclus pas ce soir, tu conclus jamais ! "
Puis je me retrouve seul, encore. Si l’on téléportait un pingouin au beau milieu du désert de Gobi, il n’aurait, pour sûr, pas un air plus surpris et ridicule que moi. Mais euh, qu’est ce qu’il a, Greg ? Lui aussi il veut m’offrir une bouteille de whisky et planquer des préservatifs dans le sac ? Du coup, je sais pas combien de temps je passe à réfléchir sur ça, au moins cinq bonnes minutes, quand un réflexe salvateur me sort de ma torpeur méditative. Je saute sur la bouteille de Get 27 et me prépare un petit verre « on ze rocks. » C’est décidé, plus tard, je serai ingénieur chez Whirlpool. J’entends la porte de la cuisine s’ouvre, ça doit être Greg qui vient me chercher.
" C’est bon, Greg, j’arriv…….
- Euh nan, c’est pas vraiment Greg. En fait je suis venu chercher les pizzas pour mettre dans le salon.
- Oups, euh désolé Léonie ! (ben voui parce qu’en fait la personne qui a débarqué dans la cuisine se trouve être Léonie, comme de par hasard ; si un jour je croise l’inventeur des lois de Murphy, je lui tords le cou, à ce salaud) Euh tu veux un coup de main peut-être ?
- Ouai, je veux bien, steup’. Faudrait que tu viennes avec nous dans le salon, presque tout le monde est là, c’est bien sympa, dit-elle en empoignant un plateau.
- Euh c’est beaucoup tout l’monde ?
- Je sais pas, une bonne vingtaine quoi. L’ambiance est tranquille, y a juste la musique qu’est un peu lourde.
_ Ah ça, dis-je en prenant un plat de quiche et la boîte de cure-dents. Tout le monde ne peut pas être fan de Das Ich.
- Tu connais Das Ich ? C’est un de mes groupes préférés ! Et dire qu’y en a plein au lycée qui me croient fan de Marilyn Manson ! Ils savent pas ce que c’est, la vraie musique goth. "
La conversation se poursuit alors que l’on rentre dans la salle. Je dépose le plat sur la table basse, avec les cure-dents.
" Ben en fait, je connais surtout de nom. J’ai entendu deux trois morceaux d’eux. Un des groupes que j’aime vraiment bien, et que tu dois connaître, c’est Joy Division.
- Ah… Joy Division, Ian Curtis, ouai… Ben pas trop mon genre, en fait. Merci pour le coup de main !
- Le coup de… ah oui, les quiches, tout ça. C’est rien, si je peux aider…
C’est vrai que le salon est bien rempli. Pas mal de personnes que je connais pas, ou juste de vue. Deux trois potes de la classe, plus ce crevard de Thomas. Le type qui m’énerve au plus haut point, parce qu’il se la pète trop. Bon ok, il est peut-être un peu beau gosse. Bon ok, il joue super bien au foot, il a fait une année dans un centre de formation d’un club de ligue 1. Mais pour lui la Pléiade c’est une maladie infectieuse, et le New Deal, un jeu télévisé. Chui sûr qu’à Qui Veut Gagner Du Pognon, il passerait pas la première question. En prenant les trois bonus, hein. Et nan je suis pas jaloux, j’aime pas les types qui se la pètent, c’est tout. En plus, il s’est déguisé en quoi ? Ah, le vieux chapeau, le pull rayé rouge et noir… Freddy. Moué. Pas très réussi.

Suis-je obligé de mendier la suite afin que tu l'écrives au plus vite? Si oui, je veux bien le faire...

Alors....

Déjà, tu as un sens des pensées intérieurs et des comparaisons que j'adore! Dois-je te dire que l'humour dépressif de ton personnage, je m'y sens bien?

Sinon, juste un truc... t'es sûr qu'ils savent vraiment en quoi ils se déguisent, tes ados? Lestat avec une épée sur la tête et Vincent Valntine en gant Mapa....

Je mendie avec les autres ... la suite ... la suite ... (j'ai presque honte d'insister ainsi, quand je pense au temps que je mets moi, pour pondre 10 lignes ... rire)

***
Deux petites remarques perso :
Parfois je vous hais un chouia, Messieurs Loeayn et Clive.
Le premier parce qu'il se fiche de moi et ensuite fait semblant d'avoir des secrets avec moi ... Ca se dit pas ! Non mé ho !!!
Le second parce que mine de rien il m'interroge sur ma façon de faire l'éducation sexuelle de mes enfants sur msn (et non ! le coup des préservatifs et du manue, ce n'est pas moi !)

Conclusion logique : je vous adore tous les deux !!!
***

La suite la suite ( c'est bizzare comme la scéne de la cuisine me rapelle bizzarement une partie de ma vie surtout le "si tu conclue pas ce soir ... "ben j'ai pas conclus...)

Ange Gardien a écrit:

La suite la suite ( c'est bizzare comme la scéne de la cuisine me rapelle bizzarement une partie de ma vie surtout le "si tu conclue pas ce soir ... "ben j'ai pas conclus...)

Les garçons qui ne "concluent" pas à tous les coups, qui ont parfois de petits ratés dans la mécanique de séduction ... ça les rendrait plutôt sympas, je trouve ...



(Par ailleurs si tu me permets, cher Ange, dans ta signature : improved au lieu de ameliorated, ce serait "better" )