1ere phrase / 1er paragraphe

On a un sujet exprès pour le cas où on aurait envie de partager des passages en particulier de livres, en voici un autre, mais juste pour le début... en clair : quelle est la première phrase du livre que vous êtes en train de lire? (ou le premier paragraphe si la première phrase est pas interressante ^^)

Parce que mine de rien, le début, c'est important, et pis ça peut donner envie de lire (ou pas) le livre en question...

Je commence avec le mien, Une veuve de papier de John Irving, où il est justement question dans les premiers chapitres des premières phrases des romans d'un des personnages (a priori c'est une constante chez Irving, ses perso sont généralement écrivains)

Une nuit, alors qu'elle avait quatre ans et dormait sur la couchette inférieure de son lit gigogne, Ruth Cole fut réveillée par le bruit d'un couple en train de faire l'amour, bruit qui provenait de la chambre de ses parents et qui lui parut tout à fait insolite. Elle relevait d'une grippe intestinale ; à entendre sa mère faire l'amour, elle crut tout d'abord qu'elle était en train de vomir.

Dans un autre - tout - autre style, la première phrase de Coraline de Neil Gaiman :

Coraline découvrit la porte peu après avoir emménagé dans la maison.

première phrase du prologue du Dernier restaurant avant la fin du monde :

" Reprennons :
Au commencement fut crée l'Univers. "

Mr. Green

mais deux page avant le prologue on peut lire ceci :

1ère page : " d'après une théorie, le jour où quelqu'un découvrira exactement à quoi sert l'Univers et pourquoi il est là, ledit Univers disparaitra sur-le-champ pour se voir remplacé par quelque chose de considérablement inexplicable et bizarre. "

2ème page : " selon une autre théorie, la chose se serait en fait déjà produite. "

re - Mr. Green

Il en faudrait une pour les dernières phrases aussi... aprce que c'est bien aussi important que les premières...

The sun had not yet risen. The sea was indistinguishable from the sky, except that the sea was slightly creasedas if a cloth had wrinkles in it.

Woolf, the Waves, logique.

Un extrait de Dans la guerre, d'Alice Ferney.
Ou l'as-tu mis ce livret ? demanda Félicité. Elle tournait un fricot dans sa cocotte. Je ne savais pas que tu avais un livret. Et continuant de parler toute seule : Et ça dit quoi dans ces pages coloriées? Le chien Prince se forttait à ses jupes. L'odeur de graisserons fondus lui flattait l'appétit et pourtant il avait la queue basse. Félicité le caressa. Il est comme une âme en peine, dit elle, et il sent bien que quelque chose ne va pas.

Dernier extrait : Gabriel Garcia Marquez, cent ans de solitude.

Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace. Macondo était alors un village d'une vingtaine de maisons en glaise et en roseaux, construites au bord d'une rivière dont les eaux diaphanes roulaient sur un lit de pierres polies, blanches, énormes comme des oeufs préhistoriques.

Nanou, très bel extrait, mais il est de qui, ce roman? J'ai la flemme de demandé à Magic'FNAC.com?

Pythie

c'est Douglas Adams, Pythie. lapinou

"Vivante je ne l'ai jamais connue, des choses de sa vie je n'ai rien partagé".

Oui, j'ai *enfin* commencé le Dahlia Noir (comment résister à la Pythie et à Leeloo?)

Invité

Mes deux livres du jour:

"Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallut le spectacle."
A. Nothomb, Acide sulfurique

"Les collectivités territoriales françaises sont visées par le titre XII de la Constitution du 4 octobre 1958."E. Vital-Durand, Les collectivités territoriales en France

Hum hum, lequel est le plus prometteur?

Arfff, dur de se décider, mais je pense quand même que le premier sera moins chiant ^^

Bon, avant de filer écrire un pavé dans le topic Livres de chevet, la première phrase du livre que je lis ce matin (que j'ai déjà lu d'ailleurs mais - j'en parlerai plus en détail ailleurs - je suis en prériode Jane Austen)

Northanger Abbey donc, première phrase.

Personne ayant jamais vu Catherine Morland dans son enfance ne l'eût supposé née pour être une héroine.

En même temps, Les collectivités territoriales en France.... Ca fait saliver comme bouquin ! Je sens comme une odeur de droit public là-dedans !

Mon petit livre du moment :

"Lorsque Boris Ivanovich ouvrit la lettre et la lut à sa femme Anna, tous deux blêmirent. Mischa, leur fils de trois ans, n'était pas admis dans la meilleure école maternelle de Manhattan." Woody Allen, L'erreur est humaine

En se réveillant un matin après des rêves agités, Gregor Samsa se retrouva, dans son lit, métamorphosé en un monstrueux insecte. Il était sur le dos, un dos aussi dur qu'une carapace, et, en relevant un peu la tête, il vit, bombé, brun, cloisonné par des arceaux plus rigides, son abdomen sur le haut duquel la couverture, prête à glisser tout à fait, ne tenait plus qu'à peine. Ses nombreuses pattes, lamentablement grêles par comparaison avec la corpulence qu'il avait par ailleurs, grouillaient désespérément sous ses yeux.

Kafka, la métamorphose

***

Mon frère Jem allait sur ses treize ans quand il se fit une vilaine blessure au coude mais, aussitôt sa blessure cicatrisée et apaisées ses craintes de ne jamais pouvoir jouer au football, il ne s'en préoccupa plus guère. Son bras gauche en resta un peu plus court que le droit ; quand il se tenait debout ou qu'il marchait, le dos de sa main formait un angle droit avec son corps, le pouce parallèle à la cuisse. Cependant, il s'en moquait, du moment qu'il pouvait faire une passe et renvoyer un ballon.

Harper Lee, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Cette histoire, je n'avais pas l'intention de la coucher sur le papier. Mais un événement récent m'a amenée à me retourner vers ce qui fut la période la plus troublée de mon existence et de celle de plusieurs êtres très chers à mon coeur. Ce récit raconte comment, à seize ans, je partis sur les traces de mon père et de son passé, comment mon père, de son côté, se lança à la recherche de son bien-aimé mentor et de son propre passé, et comment nous nous retrouvâmes finalement tous à emprunter le même sentier obscur de l'Histoire.

Elizabeth Kostova, L'historienne et Drakula

Emma Woodhouse, belle, intelligente, riche, dotée d'un heureux caractère et pourvue d'une très confortable demeure, semblait jouir des dons les plus précieux de l'existence. Elle avait passé près de vingt et un ans sur cette terre et n'avait encore connu que bien peu de peines ou de contrariétés.

Emma, Jane Austen

Quand j'avais 12 ans, une voyante m'a prédit que mon seul et unique amour mourrait jeune en me laissant toute seule.
Tout le monde s'est récrié que cette voyante n'était qu'un charlatan, qui inventait ce qu'elle racontait.
Bon Dieu, je voudrais bien savoir pourquoi quelqu'un aurait l'idée d'inventer un truc pareil.

Tiffanie Debartolo, L'amour sorcier

Par une froide et maussade après-midi d'octobre 1872, un fiacre s'arrêta devant les bureaux de Lockhart & Selby, agents maritimes installés au coeur du quartier financier de Londres. Une jeune fille en descendit et paya le cocher.
C'était une personne d'environ 16 ans, seule et d'une beauté rare. Mince et pâle, elle portait un costume de deuil, avec un bonnet noir, sous lequel elle coinca une mèche blonde que le vent avait détaché de sa chevelure. Elle avait des yeux marrons, étonnamment foncés pour quelqu'un d'aussi blond. Elle s'appelait Sally Lockhart, et dans moins d'un quart d'heure, elle allait tuer un homme.

Philip Pullman, Sally Lockhart : La malédiction du rubis

Sam Spade avait la mâchoire inférieure lourde et osseuse. Son menton saillait, en V, sous le V mobile de la bouche. Ses narines se relevaient en un autre V plus petit. Seuls, ses yeux gris jaune coupaient le visage d'une ligne horizontale. Le motif en V reparaissait avec les sourcils épais, partant de deux rides jumelles à la racine du nez aquilin et les cheveux châtain très pâle, en pointe sur le front dégarnit, découvrant les tempes. Il avait quelque chose d'un sympathique Méphisto blond.

Dashiell Hammett, Le Faucon maltais

Chaque endroit, chaque époque recèle des secrets qu'une seule personne peut révéler. L'Histoire est écrite par des charlatans qui ignorent le dessous des cartes.
L'histoire de Los Angeles n'est que mensonges et subterfuges. L'affabulation sans limites remplace les révélations. Personne n'a établi le lien entre tous les protagonistes, ni établi à quel moment la ville a été gagnée ou perdu.
Le 23 mars 1954, j'ai tué un flic pourri et un voleur à main armée, et j'ai scellé le destin d'une grande ville.

James Ellroy, Complot à Hollywood in Crimes en séries.

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