Rafael, derniers jours.

Bon, voilà, je voulais vous parler de ce petit roman de 190 pages, de Gregory Mcdonald. C'est l'ami Clément qui me l'a conseillé, en me disant "D'habitude je ne lis pas de polars, mais là, celui là, je te le conseille !!" ... et un mois et demie plus tard, je prends Rafael à la FNAC.

Résumé? En voici un : Rafael est illettré, alccolique et vit dans une décharge. Son avenir se résume à la boisson, ou plutôt il ne mène à rien. Alors, il décide de se tourner vers le snuff movie (vous savez, ces films ou on torture des gens en vrai) et dépose sa candidature... Il va tourner dans trois jours...

Voilà, pour le résumé. C'est un livre absolument horriblement bien, horrible simplement parce que c'est glauque du début à la fin, et aussi parce que ça reste plausible. Tout ce qui est décrit peut arriver, et même arrive. Mais les "pauvres", les "sous-personnes", appelez les comme vous voudrez, acquièrent une dignité dans ce livre qui surpasse presque l'horreur. Le style est sobre, rapide et imagé, un peu comme celui de Matheson, malgré une petite confusion au début, on s'en sort. La trad n'est pas mal malgré deux erreurs au moins. (en tout cas, j'en ai vu deux)

Le livre est plein de références à la Bible, ce n'est pas une surprise si Rafael se retrouve propulsé au rang de "Christ symbolique"... de toute façon, après le troisième chapitre, on sait comment ça va finir, quand et où. Mais dès le quatrième, ce n'est plus ça qui importe. Il y a l'espoir, un espoir et un amour fou qui débordent de Rafael, qui est en même temps une figure d'Etranger, je suis désolé du parallèle, mais ça m'est venu comme ça, d'ailleurs, son aspect simple d'esprit est très bien rendu.

Lisez ce livre d'une traite, c'est urgent. D'ailleurs, il commence par une citation géniale de GB Shaw : "Faut-il qu'un autre Christ meure à chaque génération pour sauver ceux qui n'ont pas d'imagination?"

Edit :

Je viens de tomber sur ton post, Mat ... en retard comme toujours.

Mais je crois que je n'aurais pas l' envie ni le courage de lire ça. Il faut que je me sente un peu bien dans un livre et là, ce que tu en dis, me donne peu de raisons d'espérer.

Merci quand même pour la critique !

ça me fait penser à un truc... le prénom du type, surtout... ça avait pas été adapté en film par Johnny Depp, avec lui-même d'ailleurs, dans le rôle titre, sous le titre "The Brave"?

Exactement, d'ailleurs, le titre original est "The Brave", et le livre a gagné un prix, je ne sais plus lequel...

[Edit de moi même] :"The Brave" a obtenu le "Trophée 813 du meilleur roman étranger 1997"... et son traducteur a eu le Trophée 813 pour sa traduction. (et pourtant, sa trad n'est pas parfaite même si elle n'est vraiment pas mal.)