Le Loup

Autant l'avouer d'entrée de jeu, je suis une fanatique du loup. Ma survie en France est donc bien compromise, quand on voit comment ce pays gère la vie sauvage, en particulier celle du loup, et l'imaginaire qui va avec.

Cette réflexion m'est venue en lisant l'article "loup" dans le site de Mj. L'auteur y déplorait, non sans raison, le fait que le loup, finalement symbole de liberté, ne pourrait plus jamais vivre dans le monde des hommes. Une vision pessimiste, qu'au plus fort des mes dépressions je partage.

Entendons-nous bien... je n'ai jamais considéré le loup comme un monstre. Ma culture d'enfance à fait se croiser le Petit Chaperon Rouge et Rome, et Saint-François d'Assise. Autant dire un clash culturel, dans lequel j'ai pris partie. Saint-François remporta la manche, et le match.

Mais la relation, en particulier en France, entre l'homme et le canis lupus est symbolique de la relation de l'homme à la nature. L'homme occidental, surtout. En clair, des siècles de d'humano-centrisme lui ont fait croire que les possibilités de son cerveau le rendait maitre de tout. Et que la maitrise des sciences lui permettrait de guérir les mots que lui-même crée. Vaste utopie.

Oh, je ne parle pas de virus ou autre. Je me demande juste comment l'homme pourrait bien réagir à une météore, un raz-de-marée, un tremblement de terre, ou autre.
Donc, l'homme est un animal comme les autres. Il a développé un mode de vie qui est le sien, et qui à la base, lui permet de vivre dans sa niche écologique. Soit un peu partout sur Terre. c'est pas pour cela que c'est un destructeur né.
Nan, il devient destructeur à partir du moment ou il se détruit lui-même. A partir du moment où la relation que, par exemple, il a avec des loups depuis des siècles, comme en France, il l'a avec lui-même.

Reprenons le cas du loup. On nous dit que le loup est dangeureux pour l'économie de montagne et l'élevage. Soit-disant, un loup consomme beaucoup et plus facilement des moutons en troupeaux. Soit.
Outre le fait qu'on est en présence de loups boulimiques (imaginez, certains anti-loup on avancé le chiffre de 300 moutons dévorés en un mois, par un couple de loup. ça fait du 10 moutons par jour, pour un animal dont les besoins sont ceux d'un berger allemand, un peu plus...). Sachant que le loup se nourrit à côté.
Ensuite, je rapelle que le mouton est un animal assez... comment dire, peu enclin à l'indépendance d'action. je sais de quoi je aprle, j'ai passé un été près des moutons au Pays de Galles. Le genre de bête qui a peur en groupe. Quand vous faite de la randonné, vous risquez pas de vous faire rtentré dedans par un troupeau de moutons... y'a 15m entre vous et eux quand ils passent (par contre, les vaches, euh...). Mais j'ai rien à priori contre le mouton. Contre les éleveurs, si.

Voilà des types qui me disent aimer leurs bêtes. Soit. Mais la vie à la montagne étant rude, et comme on se fait de l'argent dans la vallée, on laisse le mouton tout seul, là-haut. Lequele mouton est à la merci de sa peur (sa plus grande ennemie) des chiens sauvages (pire que les loups... un chien redevenu sauvage ne craint pas vraiment l'homme, et peut être beaucoup plus violent qu'un loup) et donc des loups. Donc faut détruire le loup.

Remarquez la simplicité du propos. Y'a trois motifs de disparition de moutons (dont un en masse) et c'est celui qui est le plus lié à l'imaginaire qui prend.
Oui, le loup est un prédateur. Comme le chien, comme le chat.
La peur elle, est un prédateur encore plus grand. Imaginez un troupeau de mouton, ça s'affole pour un rien (orage, chien, loup, odeur inconnue). Et là, ça finit souvent direct dans un crevasse (ce qui fait que les chiens et les loups n'ont plus qu'à se servir). Et donc, le mouton était seul face à sa peur. Tout comme l'homme est seul face à son erreur, sur le coup. Le mouton est mort... l'homme refuse lui, comme souvent d'admettre son erreur. Donc, le loup prend tout (ça lui aprendra à traverser la frontière sans papiers).

dans qui sait, 10 000 ans, 100 000 ans, 1 millions d'années, y'aura plus de loup... d'ours... de tout ce qu'on avait jugé dérengeant. ça tombe bien, y'aura sûrement plus d'homme non plus. On a pas plus de raison d'être indéfinniment là, depuis notre apparition (et malgré notre technologie) que ne l'avait les dinosaures, les cellules non-adaptées à l'oxygène chais pas quoi,là, et toutes les autres espèces disparues dans les nombreuses crises qui ont secouées l'histoire de la vie sur Terre.

Entièrement d'accord avec vous au sujet des loups.

J'ai toujours pensé que c'était plus des chiens qui esquintaient les troupeaux que des loups.

Tout d'abord parce qu'au vu du nombre de bêtes tuées, cela suppose plusieurs hordes de nombreux loups. Or je n'ai pas l'impression qu'au même endroit, on trouve un très grand nombre de loups en même temps. D'accord, on a remis des loups en France, mais pas à ce point-là !

Ensuite, le loup ne tue que pour manger, comme tous les animaux. Et il tue juste ce dont il a besoin. Il ne fait pas un carnage. Puis il mange ce qu'il tue. Or les moutons trouvés sont toujours à peine dévorés.

Y a vraiment quelque chose qui ne colle pas. Cette méthode par contre, serait bien propre aux chiens sauvages. Ou à certains éleveurs, pourquoi pas ? peut-être que certains éleveurs ont intérêt à faire comme si les loups dévoraient leur troupeau ? on peut tout envisager.

Mais les loups n'y sont certainement pour rien. De plus, on dit toujours que c'est "le" loup. Mais à qui veut-on faire gober qu'un loup attaque seul ?
Dans les siècles passés, même les petits paysans qui gardaient leur troupeau dans les champs mettaient en fuite un loup s'ils en voyaient un, ce qui était d'ailleurs courant. Les enfants n'avaient aucunement peur à la vue d'un animal solitaire.

J'estime que le loup n'est pas plus dangereux que moi sur ce forum et si on les a réintroduits pour les massacrer à nouveau, mieux vaut ne pas réintroduire d'ours dans les Pyrénées parce qu'après les loups, les ours seront eux-aussi victimes de la bêtise humaine.

*dit-il*

Je suis de votre avis aussi. Le loup devient bouc émissaire dans cette histoire et les paysans jouent les victimes un peu trop facilement : non surveillance des troupeaux, comme tu le disais Marina et remboursement intégral de chaque bête tuée, comme tu le soulignes, Ange ... et se plaindre haut et fort pour couronner le tout !

Dis moi Marina, ces loups du Mercantour qui viennent d'Italie, comment cela se passe-t-il de l'autre côté de la frontière ? Même problèmes ? Ou au contraire une approche toute différente ?

En Italie, déjà, le loup n'a pas la même valeur symbolique.

Le loup est , déjà, le symbole de Rome... et par la même le symbole de l'Italie. Donc déjà, attaquer son symbole, ça le fait moyen.

Le loup est aussi associé à Saint-François, qui est le saint protecteur de l'Italie. Le fameux loup de Gubbio. Sachant que les Italiens ont depuis le moyen-âge un saint qui leur dit de respecter les animaux et que les loups sont pas plus diabolique qu'un autre, forcément, ça aide un peu.

L'Italie a eu une gestion du loup plus ancienne... ceci dit, je ne prendrais pas ma région en exemple, ça doit être la pire question gestion-nature. Mais bon. Le loup vit surtout au centre et à l'ouest de l'Italie, et ce sont les régions de l'Ombrie, du Piémont et du Val-d'Aoste qui ont des loups.

Dire que le loup n'a pas posé de problème en Italie est faux. Bien evidemment, là-bas aussi, les éleveurs ont ralé. Là aussi, un système de subvention a été mis en place. Il faut voir aussi qu'en Italie, le loup est utilisé comme argument touristique, ainsi que le maintien d'une économie paysanne. Pis bon, une manie italeinne sans doute, mais la notion de subvention (et donc de pépettes autour) ça a beaucoup aidé.
Il faut voir que l'organisation de l'élevage est différent dans les zones Italienne, surtout en Ombrie. Ce sont des élevages plus petits, et traditionnellement plus intégrés à la vie villageoise. Ceci dit, quand on me parle de nature sauvage, je tiens à signaler que le taux d'urbanisation et d'occupation humaine est plus élevé en Italie qu'en France.

Donc forcément, le loup est plus en contact avec l'homme, et moins sauvage, peut-être...

Et là, réside une autre question... qu'attendons nous du loup? Moi personnellemnt, j'ai un renard qui vient dans mon jardin. Un renard sauvage. Je sais que cet animal, comme sûrement le loup, s'adapte ainsi à la modification de l'environnement induite par les humains. Et ça ne me choque pas. Je ne fait pas de ce renard un toutou bien élevé. Qu'il vive sa vie, je vis la mienne. Naturellement.

Merci pour vos précisions ...

Salue le renard pour moi, Marina !
Moi, qui suis dans les champs en 5 minutes, il faut que je me lève sacrément tôt pour avoir la chance d'apercevoir (rarement) un renard ou un lièvre ... je pense que ceux qui évoluent en milieu semi urbain doivent abandonner une partie de leur peur et de leur sauvagerie pour survivre.

pour une fois que je trouve un sujet où je peux un peu m'exprimer!


pour moi le loup a sa place dans la nature.
le loup a pu vivre près des hommes pendant plusieurs siècles et cela a posé peu de problème aux éleveurs.

mais de nos jour les éleveur ont des troupeau trop grand pour un nombre insufisant de chien de garde.

et ce qui m'énerve le plus, c'est des qu'une brebis est tuée on accuse le loup alors que les chiens errants sont les tueurs.

Et comme je vis très près des brebris, je ne peux que suivre ce que dit Kusa en précisant que ce qui est plus bête qu'une brebis c'est deux brebis!

*popo Lempea, tu m'excuseras, j'ai corriger un peu les fautes... ça enlève sans doute le charme si particulier de ta langue, mais ça me stressais trop... même si en relisant, là, me rend compte que j'en ai laissé...*

Sinon, je suis contente de voiir que tu participes aussi ici (donc, la preuve que tous ici lisent tout ou presque sans forcément participer partout).

Pis de toute façon, toute petite, j'ai décidé que mon animal-totem, ce serait le loup, alors...

popo kusa et je ne t'en veux pas!

moi j'aime le loup car il vit en meute et ce sont de bons parents