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 Textes et petits poèmes sans prétention.

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sunny
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sunny
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sunny


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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeDim 12 Mar - 13:34

Certains d'entre vous le savent, je m'évade depuis un moment du côté d'Avalon ou de Brocéliande.
J'avais envie de revisiter ces mythes et ces personnages légendaires à ma manière. Mais le sujet est vaste et il semble bien, qu'il débordera du cadre initial.
Je vais donc essayer de consacrer un petit conte à chaque personnage choisi et ... peut être que finalement, cela deviendra un cycle :arrow:

Ce sera Myrddin (plus connu sous le nom de Merlin) qui ouvrira le bal ici Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 Costumed-smiley-043

MYRDDIN


La mer passa soudain du bleu au vert émeraude et la petite crique sembla rétrécir en virant au framboise. Un éclat de rire salua ces transformations, aussitôt suivi d’un juron car le ciel restait obstinément azuré et le soleil y dardait les mêmes rayons lumineux qu’auparavant. Sur la plage, un petit personnage semblait se concentrer avant d’étendre soudain ses bras vers les vagues qui instantanément se colorèrent de parme mouvant. Il récidiva en se tournant vers le sable qui s’éclaircit pour devenir plus rose. Le même rire retentit. La petite créature s’éloignait à présent vers l’intérieur des terres et à intervalle régulier refaisait son geste incantatoire. Des troncs violets, des frondaisons mauves, une herbe rosée trahissaient son passage. Mais le ciel résistait toujours … pas le moindre changement de couleur en vue. Et la colère le gagnait. La voûte céleste semblait se moquer de lui, mais le sentier sous ses pas venait de prendre une coloration aubergine. « Très joli, ce camaïeu de roses et de mauves, Myrddin » dit une voix douce et amusée tout près de lui. Il lui sembla pourtant y déceler une trace de contrariété quand il se tourna vers elle. Il rougit et se détesta pour cela. En sa présence, il redevenait tout simplement un enfant et il aurait tant voulu l’impressionner. Nimue était si belle … Nimue était la plus belle, la plus admirable, la plus adorable, la plus … même dans sa tête, les mots lui manquaient quand il s’agissait d’elle. Oh pourquoi était-il encore un enfant ? Et pourquoi fallait-il qu’elle le surprenne justement maintenant quand le ciel refusait de lui obéir ? C’était trop injuste ! Sans qu’il s’en aperçoive, une grosse larme se mit à rouler sur sa joue et Nimue prit le petit garçon dans ses bras et le consola doucement. Comme elle était douce. Comme il aurait voulu être grand pour la prendre dans ses bras à son tour. Du haut de ses dix ans, Myrddin était déjà éperdument amoureux de celle à qui on avait récemment confié son éducation.

Myrddin avait toujours su qu’il était le fils d’un démon et d’une mortelle. Sa mère, femme de grande piété, ne le lui avait jamais caché et avait toujours refusé de croire qu’il pourrait se tourner vers le mal. Il avait grandi comme les autres enfants du village, mais l’absence de père se faisait souvent cruellement sentir. Pour bien des choses, Myrddin avait du grandir plus vite que ses petits camarades. Et quand on avait voulu le sacrifier, car on pensait que le sang d’un enfant né sans père, pouvait résoudre l’énigme des fortifications de Vortigern qui s’écroulaient chaque nuit, il avait eu très peur. Même si à cette occasion, il avait découvert son don de prophétie et s’il avait eu la vie sauve, il avait accepté avec joie, la proposition du barde Taliesin de l’emmener à Avalon et d’y parfaire son éducation avec Nimue, qui était la grande prêtresse des lieux. Sa mère, en bonne chrétienne, s’était montrée moins enthousiaste - Avalon étant le lieu saint de ceux qui adoraient encore la déesse mère - mais elle espérait ainsi soustraire son petit garçon aux dangers qu’il pouvait courir et elle se savait malade. Avec Taliesin, il avait pris place dans une barque qui avait semblé se perdre dans les brumes avant d’accoster dans cet endroit merveilleux, qui s’appelait Avalon. Tout ici respirait la beauté et la paix, tout paraissait nimbé d’un voile de douceur. Jamais Myrddin n’avait ressenti l’âme d’un endroit comme cela auparavant. Debout sur la grande pierre plate, à l’orée du sentier qui menait à l’intérieur de l’île et qui permettait également de voir la crique et la mer, il s’était senti heureux, comme si, pour la première fois de sa vie, il venait de trouver sa vraie maison. Et c’est alors qu’elle était apparue … Myrrdin en avait eu le souffle coupé.

Dire qu’elle était belle, était un euphémisme. Elle était bien plus que cela. Elle était à la fois, la lumière et l’ombre, la grâce et la force, la fermeté et l’évanescence, la jeunesse et l’éternité, la douceur et la fierté sauvage… Comme personne, ni avant ni après lui, Myrddin lors de cette première rencontre avait su deviner en Nimue la magicienne et la femme absolue et son cœur en avait été changé à jamais. Depuis ce jour bienheureux de son arrivée sur l’île, Myrddin n’avait qu’un seul désir, plaire à Nimue et pour cela il était prêt à tous les efforts.

Pendant les années heureuses qui suivirent, Myrddin grandit sous le regard bienveillant de Nimue et devint son élève le plus appliqué et … de loin, le plus doué.
Il étudiait pendant des heures sans rechigner, découvrant au contraire les infinis plaisirs de la lecture et de la connaissance. Deux fois par semaine une barque venait le chercher et l’emmenait sur la terre ferme, chez un maître d’arme qui se chargeait de lui faire faire de l’exercice. Il lui enseignait aussi l’art de la guerre et le maniement des armes. Myrddin apprit à s’occuper d’un cheval, non comme un paysan, mais comme un page, puis comme un écuyer, à monter non plus à cru, mais avec une selle. Il apprit à se battre non seulement avec ses poings ou son bâton, mais avec une épée et un écu en bois, puis avec de vraies armes. Et il apprit à nager, à ne plus craindre la mer et ses vagues, à s’y aventurer presqu’en toute saison. Myrddin aimait ces jeux guerriers et se montrait un excellent élève, mais ce qu’il aimait par-dessus tout c’était l’étude des vieux textes dans la maison de Nimue. Quand ils se retrouvaient tous les deux devant l’âtre à déchiffrer un parchemin ou que Nimue lui expliquait avec douceur et compétence, les pouvoirs des plantes, les forces de la nature, la puissance de la magie, le garçon se retrouvait transporté dans un autre monde, son monde.
Il est une chose plus inattendue que Myrddin avait appris sur l’île d’Avalon : il avait appris à rire. La belle, la lisse Nimue pratiquait avec bonheur l’humour et l’autodérision et savait se montrer farceuse comme un farfadet à l’occasion.
La nuit parfois, d’étranges rêves le tourmentaient, des rêves dans lesquels des reines, des ducs, des chevaliers, des armées entières, des dragons, des magiciennes, Avalon même, se mouvaient, s’entremêlaient dans une brume d’amour, de sang et de larmes et qui le laissaient au bord de l’évanouissement. Seules les mains fraîches et les paroles douces de Nimue arrivaient à rendre à la vie son apparence normale.

(à suivre)
Citadelle trouve le conte trop long Wink :tongue:
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sunny
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeDim 12 Mar - 13:40

Myrddin (suite et fin)

Le jour de ses 15 ans, Myrddin crut que le ciel lui tombait sur la tête quand Nimue lui annonça qu’il quitterait l’île le lendemain avec Taliesin. Elle lui expliqua que d'une part comme il grandissait, il ne pouvait rester habiter sur l'île. Les garçons qui y vivaient devaient la quitter à l'adolescence. Avalon abritait non seulement le sanctuaire de la Déesse-Mère, mais également les prêtresses à son service. Elle n'était habitée que par des femmes et des enfants et n'acceptait le passage que de très rares visiteurs masculins. Les brumes, les rochers et la mer, la protégeait de toute intrusion. Accablé, il voyait les portes du paradis, de son paradis, se fermer devant lui. Il eut envie de pleurer et de se jeter dans les bras de Nimue pour se faire consoler. Puis cet élan enfantin se transforma en bouffée de désir et il eut envie de la prendre dans ses bras, sûr qu'elle ne pourrait plus le renvoyer ensuite. Mais l'attitude distante de Nimue, son air absent le clouèrent place et le rendirent encore plus malheureux. Il s'enfuit dans la petite crique, où il avait tant de fois nagé avec Nimue, arracha sa tunique et plongea dans les vagues. Il avait la ferme intention de nager aussi loin qu'il le pourrait et de ne plus revenir sur l'île, mais inlassablement l'océan le repoussait vers la grève. Il finit par sortir de l'eau, épuisé, s'adossa contre un rocher et enfin laissa couler ses larmes. Il pleura, mêlant le sel de ses larmes au sel de la mer qui séchait sur ses joues. Seul le ressac faisait écho à ses sanglots et le vent emportait ses hurlements. Tout à sa douleur et à sa colère, il n'entendit pas venir Nimue.

Elle étendit la main et murmura quelques paroles à voix basse. Elle s'installa tout près de lui et il se calma quand elle le prit dans ses bras. Pendant toute la nuit, elle le berça dans une interminable incantation qui fit de lui un homme et un initié. Quand il se réveilla sous les rayons du soleil matinal, Taliesin se tenait à côté de lui et l'invitait à se baigner dans la source proche avant de s'habiller et de prendre le départ. Myrddin quitta Avalon sans avoir revu Nimue et il ne savait si les évènements de cette nuit étaient un rêve ou la réalité, mais il se sentait plus fort et au fond de son coeur, il savait que tôt ou tard son chemin croiserait à nouveau celui de Nimue. Les années suivantes furent pour Myrddin des années d'errance et d'apprentissage. Il apprit à connaître la verte Erin derrière son rideau de pluie, les Highlands balayés par les vents, la Cornouailles et ses rochers, le Pays de Galles perdu dans ses brumes, ainsi que le sud si doux et si riant ... Ses pérégrinations l'amenèrent jusque dans la lointaine Bretagne armoricaine. Il fréquenta des druides, des magiciens, des bardes, des chevaliers et des seigneurs, apprenant plus de choses qu'aucun autre humain n'en avait jamais apprises. Mais il préféra toujours rester un homme de l'ombre et ne s'installer nulle part. Son coeur et son âme étaient restés à Avalon. Pourtant, à deux reprises lors de séjours au delà de la mer, dans cette région de landes et de granit à l'ouest des Gaules, il s'était perdu dans une forêt merveilleuse, une cathédrale de verdure, un filigrane mouvant d'émeraude et de céladon, tissé des fils aériens de petits rayons de soleil. La beauté des lieux était comme un enchantement. Par deux fois, il n'y avait pas résisté, s'enfonçant de plus en plus profondément entre les troncs majestueux et par deux fois, il s'était endormi au pied d'un arbre. Et c'est alors que le miracle s'était produit. Elle était là ! Nimue venait à lui plus belle, plus rayonnante que jamais. Il pouvait lui parler, la toucher, la respirer ... Elle souriait ... Et à chaque fois, elle l'avait réconforté, encouragé, lui avait promis qu'ils se reverraient ... et pour finir (et c'est là que Myrddin aurait voulu hurler à la fois de plaisir et de frustration, quand il y pensait), elle lui avait l'amour. Nimue ne l'aimait plus comme une mère aime son enfant, ni comme un maître aime son disciple, elle l'aimait comme une femme aime un homme, comme il en avait toujours rêvé, mais justement, elle l'aimait dans un rêve, ou du moins n'avait-il aucune preuve tangible de la réalité des faits.

Une nuit, lors d'une traversée le bateau de Myrddin fit naufrage dans une tempête. Seul survivant, il se retrouva au matin, sur une petite île. Ayant repris in peu ses esprits, il entreprît de l'explorer et tomba sur l'ermitage d'un très vieil homme qui l'accueillit et lui donna quelque nourriture. Myrddin resta prostré pendant plusieurs jours. Il pleurait la mort de ses compagnons et était rongé par le doute. Aucun instinct ne l'avait averti de ne pas entreprendre ce voyage. Pas le moindre indice, ni dans un rêve, ni dans ses pierres runiques, aucune trace de prémonition pendant ses longues méditations. Il se sentait aussi lourd et stupide que l'énorme sanglier qui chaque après-midi sortait de la forêt et venait s'allonger près du vieillard. Quand Myrddin émergea enfin de ses idées sombres et vint remercier l'homme pour son hospitalité celui-ci lui posa une question inattendue :
- Es-tu chrétien ?
- Ma mère l'était.
- Pas toi ?
- Je suis aussi le fils d'un démon. Ma mère ne me l'a jamais caché. Peu avant sa mort, je suis parti pour l'île d'Avalon, où j'ai été éduqué par les prêtresses de la Déesse-Mère.
- Ainsi donc, tu es celui que j'attendais. Tu es Merlin, le protégé de Viviane.
- Je suis Myrddin. Et qui est Viviane?
- Tu es Myrddin et elle est Nimue, mais les générations futures ne vous connaîtront pas sous ces noms là.

Pour la première fois depuis qu'il était un homme, Myrddin était totalement abasourdi. Pourtant, il pensait que rien ne pouvait plus l'étonner. Et voilà que ce vieillard le prenait au dépourvu. Il demanda :
- Qui êtes-vous ? Je connais tous les druides des Ecosses, des Cornouailles et des deux Bretagnes, j'ai fréquenté tous les magiciens et mêmes tous les charlatans possibles, je connais aussi les prêtres et les monastères de la nouvelle religion, mais jamais je n'ai entendu parler de vous.
- Je m'appelle Joseph. Si tu connais la Bible, je suis celui qui a mis son propre tombeau à disposition pour Notre Seigneur, le Vendredi avant la Pâque.
- Joseph d'Arimathie ?
- C'est le nom qu'on me donne.
- Ce n'est pas possible. Avez-vous découvert le secret de la vie éternelle ?
- Non, j'ai seulement reçu la grâce d'attendre celui qui sera après moi le Gardien du Trésor.
- Vous parlez par énigmes.
- Nous sommes ainsi de rares élus à avoir la garde d'un objet particulier qui, à un moment ou à un autre, influence le cours de l'histoire ou les âmes des hommes. Ton ami Nimue est la gardienne d'un autre de ces objets.
- Et quel est le vôtre ?
- Il est encore trop tôt pour en parler. Sache que tu as été choisi de toute éternité pour en être le Gardien après moi, mais il faudra t'en montrer digne. Avec ton naufrage, une nouvelle période d'apprentissage s'ouvre devant toi.

Une étrange paix descendit sur Myrddin. Comme avec Nimue, il redécouvrit la joie des études. La cabane de Joseph abritait un grand coffre rempli de parchemins très anciens. Myrddin apprit à les déchiffrer en grec et en une étrange langue gutturale, que le vieillard disait être la langue du pays du Christ, de son pays, l'Araméen. Il découvrit en Joseph un ardent défenseur du Fils de Dieu et de la nouvelle religion, mais aussi un être tolérant, ouvert à la discussion et curieux des rites consacrés à la Déesse-Mère. L'un racontait la Palestine, l'occupation romaine, et l'extraordinaire épopée de ce Jésus qui galvanisait les foules et guérissait les malades. L'autre parlait de la marche inexorable des saisons, du soleil, de la lune, de la course des étoiles dans le ciel, de Samain, de Beltane. Les années s'écoulaient paisiblement sur l'île entre études, discussions, méditation, pêche et cueillette pour la subsistance quotidienne. Myrddin se sentait léger et serein, aucun rêve ne venait jamais le tourmenter. Seule l'absence de Nimue, la nostalgie d'Avalon et parfois la vision fugitive d'une magnifique forêt venaient troubler cette paix. Plus tard, il se souviendrait toujours de cette période comme d'une parenthèse heureuse, d'une espèce de vie parallèle, hors du temps et de l'espace, pendant laquelle il avait mûri et, à son insu, acquis la pleine maturité de ses pouvoirs.

Un matin, Joseph l'appela et déroula une épaisse peau de mouton que Myrddin avait toujours vue roulée, dans un coin de la grotte qu'ils habitaient, entre la natte de roseaux qui servait de couche à Joseph et le mur de pierre. Etonné, il vit que cette peau contenait deux objets à la fois très semblables et très différents. Il s'agissait de deux coupes. L'une était une sorte de gobelet sur pied, de forme évasée, taillé dans du bois d'olivier. L'autre était une merveille, dont il ne parvenait pas à détacher les yeux, un petit calice vert et cristallin d'un éclat presque insoutenable. Lentement, respectueusement, Myrddin tendit les doigts, caressa la pierre scintillante, puis prit l'objet en main.
- De ma vie, je n'ai rien vu d'aussi beau, fabriqué de main d'homme. Ce calice a été ciselé d'une seule pièce dans une émeraude énorme. L'artiste devait assurément avoir un talent exceptionnel.
- Assurément. Il est dit que son propriétaire était quelqu'un d'exceptionnel aussi.
Mais Myrddin, tout à sa contemplation, n'entendit pas. Pourtant, au bout d'un moment, il reposa l'objet. Quelque chose le poussait à prendre l'autre. Le bois était chaud et lisse dans sa main et il avait l'impression que la chaleur se propageait dans tout son corps. Joseph le regardait en souriant. Il dit doucement :
- La coupe que tu tiens dans tes mains est la coupe que Jésus, notre Seigneur, a utilisée lors de son dernier repas avec ses apôtres. Je tiens de son ami Jean, qu'il a fabriqué cette coupe, ainsi qu'une écuelle en bois d'olivier dans son échope de Nazareth. Pendant ses années de voyage entre le nord et le sud de la Palestine, les deux objets ne l'ont jamais quitté. L'écuelle a été perdue, mais j'ai pu récupérer ce gobelet. Il est infiniment précieux. Il a partagé la vie de Notre Seigneur. Jésus l'a tenu dans ses mains, l'a porté à ses lèvres, l'a béni avec son contenu, lors du dernier repas ... C'est lui que j'ai été chargé de garder pendant les siècles passés. Maintenant, je te remets cette charge. De nobles chevaliers se mettront en quête de ce trésor. On l'appellera le Graal. Seul celui qui aura le coeur parfaitement pur, pourra un jour le trouver.
- Et l'autre ? Demanda Myrddin interloqué.
- L'autre est un objet précieux qui est dans ma famille depuis des générations, sans que je sache comment il y est arrivé. La légende dit qu'il a été taillé d'une seule pièce dans l'énorme émeraude que Lucifer portait au front et qu'il aurait perdu pendant sa chute, quand Saint Michel l'a précipité du haut du paradis, en enfer. Malgré son prix et sa beauté, j'aurais toujours aimé me débarrasser de cette coupe, mais sans jamais y réussir. En ce funeste vendredi, pendant qu'ils clouaient Notre Seigneur sur la croix, je me suis hâté chez Ponce Pilate pour demander à pouvoir prendre son corps, aussitôt après sa mort et j'avais emporté avec moi ce bijou pour le lui offrir en échange de l'autorisation d'inhumer. Mais il n'en a pas voulu. J'avais donc toujours la coupe sur moi en remontant sur le Golgotha. Je suis arrivé pour voir Jésus expirer et un soldat romain le transpercer de sa lance. C'est dans ce calice que j'ai recueilli les dernières gouttes de son sang. C'est depuis ce moment là, qu'il brille de cet éclat presque insoutenable. Comme si d'objet maudit, il était devenu objet sacré. Il a eu droit à sa rédemption, lui aussi, mais aussi inestimable soit-il, ce n'est pas lui le Graal, il est simplement devenu pour moi le dernier souvenir que j'ai du Christ, son Testament en quelque sorte. Il trouvera son tombeau ici avec moi. Il existe sur l'île une grotte marine où la mer s'engouffre avec violence et qui s'ouvre vers les grandes profondeurs. Aux marées d'équinoxe, c'est un véritable chaudron en ébullition. Elle sera mon tombeau et celui du calice, tu dois m'en faire le serment. Tu emporteras ensuite le Graal et cette île sombrera dans l'oubli. Une nouvelle partie ta vie commencera. Elle sera bien moins calme que celle ci. Tu deviendras un personnage important.

Les questions se pressaient dans la tête de Myrddin, mais il savait instinctivement qu'il avait encore un peu de temps, que Joseph lui dirait petit à petit tout ce qu'il devait savoir. Cette nuit là, pour la première fois depuis son arrivée sur l'île il rêva : il vit distinctement Nimue s'élevant au dessus des eaux d'un lac et portant une merveilleuse épée, puis un jeune homme arrachant cette même épée à un rocher, un roi portant cette épée avec à ses côtés une jeune reine. Myrddin haletait dans son sommeil, car la ronde des personnages se faisait plus confuse et plus rapide. La reine tenait la main d'un chevalier blanc, et Nimue étendait sa main au-dessus de lui, mais elle étendait aussi sa main sur une belle jeune fille sombre qui regardait intensément le chevalier tout en se serrant contre le roi. Quand Myrddin croisa le regard de Nimue, il se réveilla en sursaut et en larmes ...

Joseph se préparait maintenant à son grand voyage. Il passait de plus en plus de temps en prière. Ses conversations avec Myrddin se faisaient de plus en plus intenses. Ce dernier savait qu'il allait perdre plus qu'un ami, un père. Une dernière fois Joseph lui expliqua qu'il n'avait aucun souci à se faire au sujet du Graal, il saurait toujours exactement ce qu'il conviendrait de faire du vase sacré. La veille de la grande marée de l'équinoxe d'été, il le serra dans ses bras, l'assura de son amour et de sa présence éternelle à ses côtés et s'en fût dormir. Il ne se réveilla pas le lendemain matin. Selon sa promesse, Myrddin emporta son corps et le calice d'émeraude, dans la grotte marine que le vieillard lui avait montrée et sur une dernière prière, laissa glisser le corps frêle dans les flots. Une gerbe d'écume se referma sur les mains jointes qui tenaient la précieuse coupe. Une dernière fois, elle étincela à la lumière. Myrddin se coucha sur le sable de la grotte et pleura, mais une fois encore, le bruit de la mer couvrit le bruit de ses sanglots.
Plus tard, quand il s'en retourna le long de la grève, il eu la surprise de voir un petit voilier accoster dans la crique, où lui même avait échoué lors de son naufrage, il y avait bien des années de cela. Une femme dans une longue tunique claire sauta dans l'eau étale et marcha vers le sable. Aveuglé par les larmes, il ne la reconnut pas tout de suite, mais une sorte d'instinct le força à accélérer le pas. Bientôt, elle fut devant lui : Nimue ... Le bonheur le traversa comme un éclair et il se sentit vaciller. Longtemps, ils se tinrent serrés l'un contre l'autre, immobiles, heureux ...
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeDim 12 Mar - 13:55

Citadelle trouve le conte trop long

Et moi trop court!
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeDim 12 Mar - 14:08

sunny a écrit:
Certains d'entre vous le savent, je m'évade depuis un moment du côté d'Avalon ou de Brocéliande.
J'avais envie de revisiter ces mythes et ces personnages légendaires à ma manière. Mais le sujet est vaste et il semble bien, qu'il débordera du cadre initial.
Je vais donc essayer de consacrer un petit conte à chaque personnage choisi et ... peut être que finalement, cela deviendra un cycle :arrow:


Ttt ttt, pas de *peut être* qui tienne !!! Un cycle cheerlader un cycle cheerlader ! *sans vouloir te mettre la pression bien entendu Wink*
popo ma Sunny !
Si tu te rappelle d'une discussion qu'on avait ouverte sur l'ancien forum litté d'aol, tu sais à quel point j'aime tout ce qui se rapporte au cycle arthurien... et j'ai hâte d'en lire ta vision et ta relecture lovedevil
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeDim 12 Mar - 14:28

Je ne suis pas allé à la messe ce matin, mais j'ai lu ce texte, ça le vaut bien...
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Kusanagi
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeDim 12 Mar - 14:41

Ma Sun, tu sais tout le bien que je pense de ce cycle, de tes contes, et du Cycle Arthurien!

Le seul reproche que j'y ferais, c'est que c'est tellement bien, beau comme relecture, que ça pourrait trop m'influencer!!! lovejap
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeDim 12 Mar - 16:28

Bien que n'étant pas du tout attiré par ce qui tourne autour des légendes arthuriennes, je dois reconnaître que c'est "torché".

Dame Sun, daignez accepter les hommages admiratifs de l'insignifiant reptile que je suis..... desolé
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Zaza
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeDim 12 Mar - 16:30

Pandora a écrit:


popo ma Sunny !
Si tu te rappelle d'une discussion qu'on avait ouverte sur l'ancien forum litté d'aol, tu sais à quel point j'aime tout ce qui se rapporte au cycle arthurien... et j'ai hâte d'en lire ta vision et ta relecture lovedevil


Rooooh, tout pareil que ma Quintuplette, j'aime beaucoup les légendes arthuriennes, et ce que tu as écrit, j'ai adoré lovejap
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeDim 12 Mar - 17:46

Merci à vous tous pour vos encouragements, ça me touche beaucoup ... je ne vais pas vous cacher que je "Morgane", en chantier en ce moment, n'avance pas trop ... alors, je vais essayer de m'y remettre.
Myrddin était un peu un ballon d'essai que j'ai lâché sur le forum, pour voir, si j'étais sur la bonne voie ... Embarassed
popo à vous !
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeLun 13 Mar - 15:28

Un chat...

Un chat tout noir que j'ai croisé dans la rue. Un chat qui m'a dit bonjour, s'est arrêté sur le rebord d'une barrière. Un chat, mais je crois que c'était une...

Un chat magnifique, noir, sans même une tache blanche pour le sauver. Un chat noir aux yeux dorés.Il m'a dépassé, a grimpé sur le parapet, puis s'est retourné, a miaulé et m'a attendu. Arrivée à sa hauteur, je n'ai pas pu m'empêcher de le caresser... et on a continuer comme ça un bout de chemin ensemble, lui sur son muret, moi revenant des courses, silencieusement...

Pourtant, il ne m'était pas inconnu, ce chat... je le croise parfois le matin, traversant la rue, rentrant chez lui... je m'arrête, l'appelle, mais rien. Et aujourd'hui, qui sait, avait-il besoin d'amour, ou était-ce moi qui en avait besoin... on a partagé un instant au soleil tous les deux.

J'aime bien les chats.
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeLun 13 Mar - 19:37

lovejap Sunny, je dirais juste une chose : encore !!

et popo Marina, l'est tout mimi le ptit chat ^^
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeMar 14 Mar - 14:09

Popo à Marina et au chat noir ... Pythie cat
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeMer 15 Mar - 19:32

Sunny toujours égale à elle même ! Je n'ai plus à me poser de questions : je suis inconditionnelle quand elle rêve !

Et bravo aussi pour ce chat noir Marina ,j'adore les chats noirs (et tous les autres !) et les chiens jaunes !
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Mj
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeMer 15 Mar - 19:44

Oh on dirait mon Ombrinette ... il faudrait juste remplacer le chien jaune, par un tout noir aussi et ce serait Sam et mon duo de choc serait reconstitué ...


* message inutile du jour *

popo popo ma MJ
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeLun 20 Mar - 1:54

Sun, enfin fini !! Cieux ! Bon, je ne peux pas réitérer tout ce que j'ai dit sur cette relecture et réécriture du mythe arthurien, mais, en gros, j'ai aimé.

Au fait, marina, ton chat est mimi...
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeLun 20 Mar - 9:14

Loeayn a écrit:
Sun, enfin fini !! Cieux ! Bon, je ne peux pas réitérer tout ce que j'ai dit sur cette relecture et réécriture du mythe arthurien, mais, en gros, j'ai aimé.

Au fait, marina, ton chat est mimi...


Contente de te revoir Mat !!! cheers

Mais non, rien n'est fini ... je continue ... mais j'avoue, que tout est un peu en chantier et en rade en ce moment ...
par ailleurs, j'ai une phase aigue de lecture study et doncques .... statu quo ...
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeLun 3 Avr - 17:54

I) La Porte d’ivoire
Je plonge dans un battement de cœur géant. En enfer, il fait une chaleur moite et poisseuse. Je tombe, comme d’autres, dans le Styx, un sublime et impétueux torrent de sang. Ils hurlent comme des gorets, ces lâches, et essaient de s’accrocher aux falaises qui bordent le fleuve agité. Tout me semble féerique, rouge. Tout a une senteur délicate de violence. Je passe près d’un homme qui s’accroche désespérément à une falaise. Mes mains se referment sur ses chevilles, le choc le fait hurler. Je grimpe la falaise en m’aidant de son corps. Je jette un regard à son visage. Je le connais, je l’ai tué… surprise ! Il porte les mêmes vêtements bruns qu’à la soirée ou je les ai assassinés, lui et ses gardes du corps. En me cramponnant solidement, je lui décoche un grand coup de pied dans la tête puis je frappe chacun de ses poignets pour le faire lâcher. Il tombe, hurle de plus belle en me reconnaissant. Quelle ironie…
Je suis mort nu. Après avoir fait l’amour, c’est une belle mort ; je n’ai que le regret de ne pas avoir vécu aussi vieux que je le pensais. Assis sur la plate-forme qui surplombe le large Styx, je médite. Faut vraiment que je me démerde pour trouver Hadès, sortir d’ici, je ne sais pas moi. J’ai pas envie de passer l’éternité ici ! Si je me laissais crever comme tous les autres, je ne mériterais pas ma réputation, ni mon statut de héros. En le relevant, j’aperçois des cadavres. Sûrement des faibles qui se prenaient pour des demi-dieux, à en juger leur tenue quelque peu martiale. Leurs orbites semblent ne pas être vides, comme s’ils étaient ici pour l’éternité, immobiles et impatients. Je me saisis d’une de leurs armes – un glaive très large, mais brisé, sa lame ne fait qu’une soixantaine de centimètres de longueur pour une dizaine de largeur. Une arme de brute. En bon état, sinon, bien que deux ou trois taches de sang aient oxydé toute la beauté de la lame. Son ancien possesseur me foudroie d’un regard noir. Ils sont encore vivants, j’en suis sûr, maintenant que j’ai aperçu la lueur de colère dans ses yeux morts et noirs de pourriture. Mais j’en ai besoin, mon gars, désolé. Ca va m’être très utile, vu que j’ai un monstre devant moi. Un caniche à trois têtes qui jappe devant moi. Le seul hic, c’est que je n’ai jamais vu un caniche de quatre mètres de haut, avec une peau si zébrée de cicatrices ni une telle envie de meurtre. Aussi moche que l’on le prétend, Bubule… Cerbère garde une porte, que je vois derrière lui. La Porte des enfers, toute d’ivoire faite. Une splendide arche d’un blanc osseux, encadrant une grille à double battant d’un noir de nuit. Une petite inscription d’ébène sur le fronton de la porte proclame : « Gare à vous, âmes noires ! / Les fausses espérances ne vous sont plus permises, à présent. » Je souris. Bubule grogne, alors, je prends mon élan et essaie de loger mon épée au fond d’une de ses trois gorges, mais ce clébard sait utiliser son corps et il me décoche un grand coup de patte. Je sens mon sang couler le long de mon torse alors que je vole en arrière, soulevé par l’impact. Mes côtes sont endolories, et alors que je les tâte, il jappe de plus belle. (mais à sa taille, naturellement)
« Bon, tu vas la fermer, oui ? »
Le cri est sorti spontanément, et je l’entends résonner… je suis discret, comme d’habitude. Bubule recule et grogne de plus belle. Ah, si j’étais Hadès, ça fait longtemps que je lui aurais botté le cul histoire de le dresser un peu. Je vais lui apprendre, à grogner comme ça… je fonce sur lui, passe sous sa patte, enfonce ma lame dans ce qu’on pourrait appeler sa clavicule. Prenant mon appui, je saute pour essayer d’enfoncer l’arme plus loin dans sa chair avec un bon coup de pied. Mais, fou de douleur, Cerbère aux trois têtes s’agite en tous sens ; c’est stupide, il pisse déjà le sang et bouger ne va faire qu’aggraver sa perte. Un liquide brunâtre et malodorant se répand à grands jets sur le sol. J’entends la clameur silencieuse des morts, je me sens presque comme dans une arène. Bref, le clébard bouge et mon pied atterrit au mauvais endroit, le plat du glaive qui se brise sous l’impact. Génial. L’arme était bien équilibrée, c’est vraiment rare. Connard de Bubule. Reprenant mon tronçon d’épée, je me glisse derrière lui et lui flanque un coup dans le fion et je pousse la grille derrière lui, la referme d’un mouvement sec. Il souffre et ça s’entend. Ca, c’est la première chose qui me met de bonne humeur ici.

II) Le jardin des suppliciés
Derrière la porte d’ivoire, il y a un chemin de pierre pavée. Tout autour, des arbres tordus murmurent des noms, des imprécations aux passants. Soudain, la route se sépare en deux. Ca devrait être la séparation entre les Champs Elysées et le jardin Tartare. J’emprunte la route qui me paraît être la plus accueillante, donc, par extension la plus sordide. Mon flair ne me trompe pas ; une clameur toute de souffrance faite m’accueille en fanfare. Je sens un frisson remonter mon échine ainsi qu’un souvenir des glorieux champs de bataille. Le genre de souvenir qui ferait vomir les femmes au foyer. Je vois le corps titanesque de Prométhée, dévoré par un charognard qui me rappelle encore les champs de bataille, les corbeaux qui affectionnent particulièrement les yeux, ceux qui offrent des lobes d’oreille à leur progéniture braillarde. A un autre endroit, j’aperçois Tantale, sa source et son carcan. Je défile devant ce musée de tortures éternelles, je jubile même devant l’atrocité de certains procédés, je marche entre des mythes. Les aèdes, à présent, ne sauraient rivaliser avec moi quand il s’agira de conter les châtiments qu’on inflige aux damnés. Quand j’aperçois un supplice que je ne connais pas, je m’empresse de m’en enquérir auprès du condamné avec toute la douceur dont je suis capable…
Je me rends compte que rien ne va empêcher Hadès de m’enfermer dans une situation similaire. En revanche, s’il y a au moins un moyen d’entrer aux Enfers, il y en a sûrement un pour en sortir. En vérité, il ne faut pas que les gardes d’Hadès ne m’attrapent. Je cours vers le plus proche supplicié. Il a un accent Mycénien, et court en poussant un levier qui tourne autour d’un pilier, alors qu’un mécanisme l’empêche de trop traîner (s’il est trop lent, des pointes le rejoignent et le transpercent) et qu’un petit monstre simiesque lui donne du fouet, ou alors lui brise les articulations à l’aide d’une masse d’airain. J’arrache ses armes à la chose, ligote ses quatre membres dans son dos à l’aide du fouet, et immobilise la créature en m’asseyant dessus.
« Hé, toi, sur la roue ! »
Il a l’air surpris du somnambule que l’on réveille et s’arrête une seconde de trop. Les pointes le transpercent inexorablement et s’arrêtent. Il respire avec peine, halète, sa douleur se lit sur son visage, mais au moins, il arrête de bouger.
« Dis moi ton nom, étranger, commence-t-il, toi qui châtie justement mes geôliers !
-Mon nom n’a d’importance que pour les vivants, car ils ressentent encore la morsure glacée de l’effroi en l’entendant. Mais toi, damné, qui es tu ? Quel a été ton crime pour le fardeau que tu subis ?
-Mon nom est Lyénos, et j’étais roi de Mycènes quelques temps après le règne du grand Agamemnon. On m’a injustement accusé de traîtrise envers ma ville car je ne déclarais pas la guerre à nos ennemis. Je l’ai alors fait, et je suis mort au champ d’honneur. Et Hadès m’a mis ici, alors que je suis innocent… Ni Minos ni Rhadamanthe ne m’ont épargné, personne ne m’a tiré d’affaire !
-J’en ai assez entendu sur toi ! Comment sort-on d’ici ?
-Je… je ne sais pas ! »
Je peux lire dans ses yeux une peur indicible. Son regard reflète mon visage, et je m’aperçois que la colère que je montre est efficace. Je ricane.
« Oh, si, tu sais. Tu vois, ton genou ? »
Avant qu’il n’ait eu le temps de regarder quoique ce soit, je lui assène un coup de masse dans ladite articulation. Ca craque. Il crie, et son sang m’éclabousse.
« Que sais-tu, alors ?
-Le… je ne sais pas tout ça moi même, mais j’ai parlé avec le devin, il m’a dit qu’il y avait une sortie, mais je… je ne sais pas où elle est ! Je le jure ! Tirésias, allez voir Tirésias, là-bas ! »
Il tend un bras fébrile, tremblant de douleur. Je lui brise le coude et l’épaule proprement ; l’airain, c’est très lourd et bien approprié à ça… Jetant l’arme rougie par le sang de Lyénos, je me dirige vers l’antre de Tirésias, sourd à toute supplique.

------------

'Paraît que mon message est trop long, hip hop, c'est un petit texte. voilà.
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeLun 3 Avr - 17:54

III) L’obscurité du devin
L’endroit que m’a montré le supplicié est une grotte dans laquelle je m’enfonce allègrement. Des yeux sont peints, stylisés, réalistes ou symboliques, et émettent une lueur bleutée semblable à celle que dégagerait un lapis lazuli égyptien qui brillerait dans le noir. Au bout d’un moment, plus aucune lumière ne guide mes pas. A tâtons, j’avance alors que des échos sinistres frappent mon esprit. On croirait entendre des chuchotements malveillants qui vous annoncent que votre destin est scellé. Des pas derrière, devant. Des grognements monstrueux ? Qu’est ce ? Qu’est ce qui rôde autour de moi ? Je sens un souffle d’air passer sur mon dos, trempé d’une sueur froide comme la mort. De mon glaive brisé, je trace un cercle dans l’air, autour de moi. Il n’y a personne ? Mon cri se répercute dans les voûtes susurrantes, se perd dans le lointain rocheux.
Je m’assieds. Il faut que je me calme. Ne pas courir, ne pas hurler. Ne pas paniquer.
Ne pas se perdre… trop tard, je suppose. Je ne sais plus d’où je viens. Je ne crois pas que mon but soit d’une quelconque utilité dans mon chemin. Je me dis que ce n’est qu’une épreuve à passer. Je cherche Tirésias, je finirai bien par le trouver. Son nom meurt sur mes lèvres plusieurs fois, il s’échoue comme un bateau sur des brisants. Ma bouche s’agite violemment, mais mes murmures ne surpassent pas ceux qui résonnent déjà dans la grotte. Si je vois Tirésias, je le tue. Pas possibles, ces vieillards à la face de rat , toujours là à vous éprouver et vous sermonner…
J’ai l’impression de marcher des heures en n’ouvrant que les yeux de mon esprit. Serein, je vais d’un pas assuré dans l’inconnu. Et voilà que, soudain, dans une grande salle, est assis le devin, sur un bloc de pierre. Il semble décharné et presque mort. En face de lui, une vasque vide crie sa soif et tandis que je contemple ce spectacle, l’oracle ouvre les yeux.
« Bienvenue à toi, je t’attendais.
-Pour cette épreuve indigne, tu mérites mon courroux, vieillard.
-Si tel est ton désir… »
Alors que je m’approche de lui, lame brandie, j’entends à nouveau ces sifflements obsédants, ces hurlements d’âme en peine qui me font basculer lentement vers la folie. Je lâche tout : épée, muscles, je m’affaisse sur le sol et pleure comme un enfant.
« Que veux tu, pour oser pénétrer en mon domaine ?
-Sortir d’ici… vite. Vivre.
-Tout espoir ne t’a pas abandonné, à ce que je vois… pour récompenser ta force d’âme, je vais accéder à ton souhait si tu réponds au mien : je veux que tu me rapportes l’essence de vie des Enfers.
-Mais…
-Fais, et tu auras ce que tu veux. Cette essence, tu la placeras dans ce cratère, et je m’en nourrirai. Va, maintenant. »
Sur ces mots, il me montre la vasque vide devant lui. Un cratère, ça ? C’est tout juste bon à mélanger la boue à la pisse, oui ! Les voix refluent hors de mon esprit à présent, l’espoir croît et chasse tous les cris sournois et les rires malveillants aussi sûrement que la terre fertile repousse les pendules des sourciers. Je crois que je sais ce que l’obscur Tirésias m’a demandé de faire. Serait-ce ça, l’essence de vie des Enfers ?
* * *
De retour vers le devin, je lance une poignée de cendres dans le cratère.
« Ceci, Tirésias, est la nature de ce monde. »
Il ne répond pas mais acquiesce d’un œil satisfait. Je pose une masse de chair flasque dans le réceptacle et y enfonce mon poing afin que tout le sang qui y est contenu en sorte.
« Ceci est le cœur d’un monstre, et voici son âme. Il atteste de la présence de la divinité en ce lieu et parmi les hommes. »
Je reproduis le même geste, avec un organe sensiblement plus petit que le cœur de Cerbère.
« Ceci est la vie d’un damné, Lyénos de Mycènes.
-Est-ce tout ?
-Non, Lyénos était innocent. Par sa qualité, il appartient au Tartare comme aux Elysées.
-Tu dis vrai. Mais est-ce réellement tout ? »
Je sens le regard sardonique et narquois de Tirésias se poser sur moi alors que les voix du désespoir m’assaillent à nouveau, implacables et régulières, douloureuses comme les vagues de la mer sur le corps d’un écorché vif.
« Tiens-tu réellement à la vie, héros ? »
Oh que oui ! Je donnerais tout ce que je possède pour vivre. Femmes, enfants, si c’est nécessaire. Enfin, eux sont déjà morts, il convient donc de dire putains et bâtards, je les donnerai, tout, mais pas la vie, jamais !
« On m’avait dit grand bien de toi, mais je suis finalement déçu. Tu n’as que les muscles, rien d’autre d’un héros. Ni l’envergure, ni l’esprit. Décevant, vraiment… »
Fils de chienne, on va voir si je ne suis pas un héros ! Je me lève, en m’appuyant sur mon glaive brisé et place mon bras au dessus du cratère. Je mords la veine, le muscle de l’avant-bras, je crache le flux de sang dans ma bouche dans le réceptacle et je laisse couler ma vie, mêlée de sueur. Je l’ai vaincu, je hurle :
« Il y a encore des vivants ici ! Donne moi mon dû, à présent ! »
Tirésias sourit et hésite. Puis, d’une voix douce et éthérée, il prophétise ainsi :
« Pense à ta mort, pense à elle, qui t’a amené ici. Reviens à ses origines, et reprends les sentiers battus par tes prédécesseurs, héros. Là ou tu ne pensais pas trouver de directions d’ouvrira un chemin. Je te donne ma bénédiction. Va et ne te retourne pas. »
Je souris. Entre les Champs et les Jardins…

IV) La sente d’Orphée

Me revoilà au croisement, juste derrière la porte d’ivoire. Je m’enfonce dans ce taillis bien réel et je trouve un chemin escarpé, qui se dégage progressivement. J’ai l’impression de gravir une montagne, des calanques, que sais-je ? Au sommet, je vois une lumière dorée, presque solaire tant elle m’éblouit.

Va et ne te retourne pas.

La pente est raide et bientôt, je halète, j’ai les mains, les pieds, en sang, car les pierres sont… tranchantes. Je sens l’urgence de monter là-haut. Hadès doit être furieux, j’ai tué son molosse et dérangé l’ordre des choses chez lui. Après tout, tant pis pour lui. Le sommet ne semble pas s’approcher, Tirésias m’aurait-il menti ? Je ne pense pas qu’il en soit capable, mais sait-on jamais ? Le devin a-t-il menti ?

Va et ne te retourne pas.

Encore une fois, son avertissement m’ôte mon geste. Je déteste être privé de liberté. Fils de chienne. Si seulement j’avais pu te faire avaler ta langue de vipère ! L’épuisement me gagne. Je commence à comprendre le supplice de Lyénos. Je ne rechigne pourtant jamais à l’effort, mais j’ai l’impression de mourir à petit feu, d’endurer les piqûres de cent frelons, d’avoir le corps enduit de figue tant il poisse. Chacun de mes mouvements lents et maladroits me procure une douleur cuisante, mes blessures sont profondes, et elles ne semblent pas vouloir guérir comme celles des damnés.
Soudain, j’entends des voix. Oh non, pas celles de l’obscurité de Tirésias, oh non, des voix infiniment plus chères à mon cœur, infiniment plus familières. Ma femme, mon fils, ma fille. Je présume qu’ils sont tous trois aux Elysées… je me retourne.
Va et ne te retourne pas, oui, je sais, la ferme.
Ils sont là, comme quand je revenais à la maison. La lumière qui vient de derrière moi les éclaire étrangement : un crépuscule semble les peindre, les rais les traversent comme s’ils n’étaient que de vulgaires mirages. Ils sont diaphanes, mes adorés ! Je titube vers eux, et tandis que la distance qui nous sépare se raccourcit, ils deviennent de plus en plus tangibles à mes yeux. Une ombre se forme derrière eux, la lumière fait briller leurs visages, les baigne de clarté. Je les touche presque ! Oh, que ce sentier est dur et difficile ! Mes bras s’élancent vers ma bien-aimée, préparant déjà une douce étreinte.
Mais j’aperçois un détail du coin de l’œil. Une sandale, seule, accrochée à un rocher. Serait-celle d’Eurydice ? Orphée ? On lui avait dit : Ne te retourne pas … ou tu perdras tout ce que tu étais venu chercher… Face de rat, devin de pacotille, tu ne m’avais donc pas tout dit ! Derrière les mânes de ma famille, je vois maintenant ces reptiles ailés qui veulent me ramener à ma maison des morts. Je cours, je remonte. La lumière n’a pas faibli, elle. Plus elle se fait violente, plus je sens ma force décuplée. Je vis ? Je jette un regard dans mon dos, d’autres monstres me talonnent à présent, et mes doux enfants ont disparu. Ma femme s’est évanouie. Je suis aveuglé par tant de lumière, elle me brûle, je ne peux plus respirer.
Non, j’ai juste de la sueur dans les yeux. Je me mets sur mon séant. Je suis dans mon lit, à côté d’une catin qui dort paisiblement.
Pense à ta mort, pense à elle, qui t’a amené ici.
Oh, merci vieux grigou. Elle se réveille, et elle semble si surprise de me voir, en effet ! Tu as raté ton coup, ma mignonne. Je te garantis que moi, je ne me raterai pas… Je sens mon glaive brisé apparaître dans ma main, ultime symbole de mon triomphe sur la mort. Je la décapite, et je ris. C’est bon de sentir son cœur battre, de se battre.
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeLun 3 Avr - 18:02

Gnié, c'est long...

Mais en parcourant rapidement, ça a l'air bien. J emets ça de côté, j'y reviendrais
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeLun 3 Avr - 18:43

Kusanagi a écrit:
Gnié, c'est long...

Mais en parcourant rapidement, ça a l'air bien. J emets ça de côté, j'y reviendrais

Moi aussi...
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeLun 3 Avr - 18:51

Tu l'as pas déjà lu mon ptit Clivounet?
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeLun 3 Avr - 22:25

a lu... mais pas sûre d'avoir tout pigé euh? ... relirais plus tard...
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeMar 4 Avr - 18:49

Hanami

Enfin assise dans ce bus. Pas trop tôt. Metro, boulot... et dodo. Heureusement, je commence plus tard aujourd'hui. Mais je suis crevée quand même. Je pose la tête sur la vitre. Je me demande pourquoi je fais ça. En plus, je trouve pas ça très propre.
Mais je suis crevée. Je ferme les yeux.
Et là, le soleil qui m'envoie un rayon.
Fatalement, je les ouvre, et je suis éblouit. Soleil de printemps.
Et là, je le remarque. Non, les remarque. C'est marrant, hier encore, je ne les avait pas vu. Pourtant, je les guette dans le jardin.
Elles apparaissent si soudainement, et pourtant, quand on les voie, enfin, elles illuminent la ville.
Les fleurs de cerisiers.
Elles forment un brouillard rose dans le ciel gris de nos villes. Des paillons légers qui s'envolent au vent. Des tapis, glissant, qui jonchent nos trottoirs.
Et elles durent le temps d'une floraison.
Je rêve, en les voyant, de déjeuner dans un parc, sous leur ombre fleurie.
Ce soir, j'irais sous l'abricotier, et je regarderait l'éphémère arriver, continuellement.


Dernière édition par le Mer 5 Avr - 17:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeMar 4 Avr - 19:50

Bon, faisons dans l'ordre ... d'abord Mat ...

C'est chouette que tu aies posté ce texte ici ! Pour le reste, tu sais ce que j'en pense :tongue:
Ce n'est peut être pas nécessaire de répéter ... silent

popo Mat
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sunny
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sunny


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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitimeMar 4 Avr - 19:53

Pour Marina :
Super mimi, ce petit texte sur les cerisiers en fleurs ...
Ici ce sont les magnolias qui vont bientôt se changer en bouquets géants ....
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MessageSujet: Re: Textes et petits poèmes sans prétention.   Textes et petits poèmes sans prétention. - Page 6 I_icon_minitime

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Textes et petits poèmes sans prétention.
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