Je suis en phase "dévorage de livres" et selon mon habitude, j'en avais plusieurs en lecture en même temps. Je viens de finir "Les particules élémentaires" de Michel Houellebecq.
Evidemment, j'avais entendu parler de cet auteur comme tout le monde, mais je ne l'avais jamais lu. Cet été, au plus fort de la polémique "raelienne" qui a accompagné la sortie de son nouveau roman "La possibilité d'une île" (qui a raté de peu de le Goncourt), j'ai décidé de me lancer. J'ai acheté un recueil de poèmes
"La poursuite du bonheur" et le premier grand succès de Houellebecq en librairie
"Les particules élémentaires".J'ai commencé par le premier ouvrage. Je ne savais pas du tout que MH avait débuté par de la poésie.
Il me fut difficile d'entrer dans le livre. Ambiance glauque, souvent froide, qui par moment peut frôler le manque d'espoir. Pourtant au bout d'un moment cela se lit sans déplaisir. Certains poèmes sont mêmes jolis. Mais ... , car il y a un mais ... cela ne m'a pas suffi ... A aucun moment je ne me suis sentie touchée, bouleversée, prise au coeur, embarquée dans un rêve .. Ce n'est ni Baudelaire, ni Rilke, ni même Prévert !
Petit exemple :
" La texture fine et délicate des nuages
Disparaît derrière les arbres ;
Et soudain c'est le flou qui précède un orage :
Le ciel est beau, hermétique comme un marbre."
Les Particules élémentaires raconte l'histoire de deux demi frères. L'un Michel est un chercheur qui sorti du cadre de ses recherches semble aussi humain qu'un mannequin dans une vitrine et l'autre Bruno, fonctionnaire, ne survit que dans une recherche effrénée du plaisir. Les deux frères sont très différents mais tout au long de leur vie ne se perdent jamais de vue et mêlent leurs solitudes et leurs vides respectifs. L'auteur ne semble pas avoir une énorme sympathie pour ses personnages, ils sont plutôt pitoyables. Les caractères féminins s'en tirent un tout petit peu mieux (du moins certains d'entre eux semblent-ils humains ou connaissent-ils des sentiments tels que l'amour ou la compassion), mais finissent très mal. Là aussi, un total manque d'espoir.
Que dire de l'écriture de MH ? Qu'elle me semble précise et clinique ? Tiens, j'ai déjà dit ça à propos d'un auteur ... Mademoiselle Nothomb et c'est vrai que par certains côtés (peu, il est vrai), il peut y avoir un petit air de famille, même si le français d'AN est plus châtié.
Je suis sans doute trop loin de Michel Houellebecq pour entrer totalement dans son monde et même pour en avoir envie. Mais je ne peux m'empêcher de penser que les bons tirages de MH sont sûrement autant dûs au battage médiatique qui entoure la sortie de ses livres, qu'à leurs pures qualités littéraires ...
La poursuite du Bonheur de Michel Houellebecq
(dommage le titre méritait mieux)
Les particules élémentaires de Michel Houellebecq